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L'Essor N° 17313 du 15/11/2012

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Concours de la Fonction publique : petits jobs saisonniers
Publié le vendredi 16 novembre 2012  |  L'Essor




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Il y a les candidats et il y a ceux qui en vivent : vendeurs de timbres fiscaux ou de sachets d’eau, gardien de parkings, etc.
Depuis l’annonce de l’organisation du concours d’entrée à la Fonction publique, les alentours du Centre national des concours de la Fonction publique sont devenus le terrain de chasse du petit commerce, notamment des revendeurs de timbres fiscaux. Des parking-motos s’égrènent le long de l’édifice, des vendeurs de fruits, d’eau en sachet, de cigarettes, de cartes de téléphone ont installé leurs étals. Mais la vente de timbres fiscaux semble l’activité la plus lucrative du secteur.

Ce ne sont pas les clients qui manquent dans la foule de ceux qui aspirent entrer dans la Fonction publique et qui affluent là quotidiennement. Tous serrent précieusement sur leur cœur des liasses de documents qui ne valent rien sans ce précieux timbre fiscal.
L’un des membres de l’Association des jeunes diplômés sans emploi, Sidi Koména, souligne que « dès qu’on annonce un concours, les vendeurs de timbres et l’association organisent le commerce de timbres fiscaux. Une activité qu’ils jugent lucrative ».
Solomane Sangaré qui est l’un de ceux qui pratiquent ce petit commerce, explique comment il opère : « J’achète les timbres dans les structures des services des impôts à 200 Fcfa et je les revends à 250 Fcfa ». Notre interlocuteur assure vendre en moyenne une centaine de timbres fiscaux par jour, mais refuse de communiquer son gain journalier.

Le petit calcul est pourtant vite fait. Mais il n’est pas forcément exact. Certains des petits revendeurs font, en effet, ce travail pour leur propre compte tandis que d’autres utilisent des auxiliaires qu’ils rémunèrent à la tâche. C’est le cas du jeune Boureïma Kalapo, nouveau venu dans ce job qui en attendant de trouver mieux, s’efforce de tirer son épingle du jeu.
Dans cet univers de petits métiers, les intérêts se côtoient sans toujours s’accorder. La demoiselle Aya Koné, candidate au concours d’entrée à la Fonction publique, vient ainsi d’acheter un timbre à 250 Fcfa après un interminable marchandage. Son compagnon ne s’est embarrassé de longues discussions, il a payé les 300 Fcfa demandés. Les jeunes gens trouvent les timbres chers et aimeraient bien que les revendeurs se montrent plus raisonnables.

Mais dans le coin, tout le monde n’est pas revendeur ou candidat. On côtoie des riverains qui font plus ou moins la grimace face à une affluence qui pèse sur leurs affaires. Mme Fofana Fanta qui vend des produits cosmétiques, est dérangée par les vendeurs de timbres fiscaux et surtout leurs clients qui viennent se garer devant son commerce mais elle compatit à leur dénuement. Ces diplômés sans emploi manquent parfois d’argent pour régler le parking et suscitent sa compassion. « D’un geste de la main, je parviens à les repousser loin de ma boutique, mais d’autres insistent pour se garer et je laisse faire », dit-elle.
Malick Oumgoïba, le gardien du Centre national de concours de la Fonction publique, respecte à la lettre les consignes du directeur du centre qui a formellement interdit l’accès de la cour aux engins étrangers au service et aux revendeurs de timbres.

Cette rigueur fait les affaires de Sidi Koména qui gère le parking de motos installé à la devanture du centre de concours. Il a été recruté pour cette tâche par une association de jeunes diplômés sans emploi. Pendant, les périodes de concours, le parking reçoit en moyenne une centaine de motos par jour à raison de 100 Fcfa l’heure. Ces périodes sont aussi bénies pour les vendeurs de cartes de recharge téléphonique. Mahamadou Pamatek témoigne que durant ces périodes, ses recettes journalières avoisinent ou dépassent les 30 000 Fcfa alors qu’un jour ordinaire il perçoit péniblement 20 000 Fcfa. Mahamadou voterait des deux mains pour des concours toute l’année. La femme du gardien du Centre de concours certainement aussi. Elle vend les sachets d’eau mais n’a rien voulu dire à ce propos. Pour ne pas attirer d’autres petits « entrepreneurs » sur le filon ?

Abdourhamane TOURE

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