BAMAKO - Quatre policiers dont une femme commissaire enlevés jeudi à Bamako, rapts liés à une "guerre des polices" née de promotions controversées, ont été libérés vendredi après une médiation du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) , a-t-on appris de source policière.
Les quatre policiers ont regagné leurs domiciles vendredi à la suite d`une médiation du HCIM, principale organisation islamique de ce pays à 90% musulman, a affirmé cette source.
Ils étaient depuis leur enlèvement retenus au Groupement mobile de sécurité (GMS), un camp de la police à Bamako, selon la même source.
Les quatre policiers présentaient "des blessures légères à cause de leurs difficiles conditions de détention", a-t-elle indiqué sans préciser les parties du corps concernées.
Ils avaient été enlevés jeudi à Bamako par des hommes encagoulés en uniforme circulant dans deux véhicules de la police.
Des sources policières avaient accusé les responsables syndicaux de la
police d`avoir planifié ces rapts, affirmant que les policiers enlevés avaient
été "torturés".
La police malienne traverse une crise sans précédent liée à des promotions controversées en son sein.
Des heurts avaient éclaté le 26 septembre à Bamako entre des policiers
promus et d`autres qui ne l`avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle.
Ces promotions, accordées à des policiers considérés comme proches de la junte militaire qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, ont été annulées par le président par intérim Dioncounda Traoré.
Une marche a réuni vendredi à Bamako quelque 400 policiers qui ont réclamé de meilleures conditions de travail.
Le coup d`Etat du 22 mars a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y appliquent la charia (loi islamique) avec rigueur en y commettant de nombreuses exactions, exécutions sommaires, lapidations, amputations, coups de fouet.
Les putschistes, emmenés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le pouvoir à des civils mais restent influents dans la capitale malienne où les tensions entre leurs partisans et leurs opposants sont toujours vives.