Le président français François Hollande réclame plus de dialogue avec les groupes islamistes dans le nord-Mali. Même si l’intervention militaire se prépare activement, il estime qu’il faut intensifier les pourparlers avec ceux qui rejettent le terrorisme.
François Hollande tend la main aux islamistes qui rejettent le terrorisme dans le nord-Mali. Le chef d’Etat français s’est entretenu jeudi par téléphone avec le président par intérim malien Dioncounda Traoré, rapporte l’AFP. Il lui a demandé d’intensifier le dialogue « avec les représentants des populations du nord-Mali qui rejettent le terrorisme ». En clair, les groupes islamistes prêts à négocier et faire des concessions. Pour le dirigeant français « l’accélération de ce dialogue doit accompagner la progression des efforts africains de planification militaire ». Il a également indiqué à Dioncounda Traoré la volonté de la France qu’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies soit rapidement adoptée pour permettre le déploiement des troupes dans le nord-Mali.
Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont déjà adopté un plan d’intervention militaire]. Ils n’attendent plus que l’aval de l’Onu pour lancer l’opération. Près de 3 300 hommes devraient être mobilisés. La France et d’autres pays occidentaux comme les Etats-Unis leur apporteront une aide logistique. Washington pourraient notamment envoyer des drones. Les occidentaux préfèrent apporter une aide logistique et rester à l’ombre de cette bataille. Ils souhaitent que les troupes Africaines prennent les principales initiatives pour que le Mali retrouve sa souveraineté.
Ansar Dine prêt à combattre le terrorisme
La bataille s’annonce rude. Depuis le renversement d’Amadou Toumani Touré, les islamistes qui occupent le nord-Mali campent sur leurs positions. Les principaux groupes qui contrôlent la région sont : Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mujao. Pour le moment, seul Ansar Dine à accepter de négocier avec la Cedeao. Le groupe s’est même dit prêt à renoncer à « appliquer la charia dans tout le Mali ». Il a également assuré être disposé à aider la communauté internationale « à se débarrasser des terroristes dans le nord-Mali ».
Ansar Dine, qui veut se démarquer des autres groupes islamistes, a multiplié les déclarations ces derniers temps en faveur de la paix dans le Mali. Un revirement de situation que réclamaient les pays engagés pour intervenir dans la région. Leur objectif est de mener un combat uniquement contre les groupes islamistes terroristes. Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) sont également incités à renoncer à leurs revendications. Reste à savoir la position qu’adopteront ces derniers...