La transition en cours, souhaité comme espoir d’un renouveau pour les maliens, est en train de tourner au vinaigre, du moins pour le volet de la justice qui tourne au spectacle avec s juges qui ont une conscience relative de leurs missions. L’arrestation rocambolesque de l’ex ministre du tourisme, N’DIAYE BA, la semaine dernière en est une parfaite illustration. Accusé de malversations financières, l’ex ministre de l’ère ATT, vient de subir une humiliation. Libéré une première fois, après l’avoir entendu sur les faits du dossier, le juge lui a néanmoins déclaré de se faire accompagner par son avocat pour une deuxième fois. Que voulait-il alors lui faire croire ainsi ?
Les faits ?
Au départ , selon des sources judiciaires, une affaire de dettes contractées par le responsable d’une structure publique, relevant de la compétence du ministère du tourisme, chargée de la promotion touristique du pays.
Le prédécesseur du ministre N’Diaye BA à ce poste, EL Mocktar, ayant hérité de cette situation financière, s’est fixé comme mission d’assainir le dossier?
Patatras ! Le coup d’Etat du 22 mars est passé par là. Le pays a basculé dans le chaos dont les conséquences économiques n’épargneront aucune couche de la population.
La transition, installée depuis dans la perspective d’un retour du pays à l’ordre constitutionnel, a donc suscité beaucoup d’espoir quand des ministres, comme le ministre de la justice, Malick Coulibaly, avec la réputation qu’on lui connaît, sont nommés pour conduire le pays à bon port. Mais hélas!
Actes honteux…
Les juges de Malick Coulibaly, nouveau ministre de la justice, posent actuellement des actes insensés qui déroutent complètement le citoyen lambda sur le sens du renouveau de la justice dont tout le monde espère dans le pays.
Et pour cause ? L’arrestation de N’DIAYE Ba, survenue dans les circonstances rocambolesques, a été presque fêtée dans le bureau du juge chargé du dossier. De sources judiciaires dignes de foi, le juge en question, après avoir placé sa victime (sic) sous mandat de dépôt, a manifesté, devant des témoins de cette arrestation, une joie mal contenue en se laissant aller, comme dans un film, à une salutation digne des rappeurs (poignée de mains et crochet de mains fermées). N’Diaye BA, ancien ministre, envoyé à la prison centrale de Bamako. Dans la même semaine, pour des mesures d’assouplissement des conditions d’emprisonnement, dit-on, il est conduit au camp I de la gendarmerie de Bamako.
Le juge avait-il une affaire personnelle à régler avec cet homme ? Un salut à la mode chez les rappeurs qui est réédité dans le bureau d’un juge qui se laisse emporter de joie pour avoir envoyé un justiciable en prison. Une attitude du juge qui a été rapportée sur la scène publique. Bon nombre de citoyens maliens, apprenant ce comportement du juge, se sont posés des questions sur le fonctionnement de la justice malienne et la » haute » conscience que certains juges du ministre Coulibaly se font de leur fonction.
Des préjugés couvrent donc les actes des hommes des robes noires. Il n’est jamais tard pour se ressaisir! Le pays, pour le renouveau de la justice dont on est en droit d’attendre de la transition, a besoin de se doter d’une justice saine, équitable et surtout comprise par tous.