Le cercle de Kati concentre pratiquement tous les ingrédients des problèmes fonciers qui sont légion dans notre pays. Certainement à cause de sa proximité avec la capitale où certains se damneraient pour avoir leur propre lot à usage d’habitation et beaucoup d’autres vivent de la spéculation foncière. Les communes rurales de Kambila, Diago et Dio-Gare présentent des cas suffisamment illustratifs de ces problèmes. L’Ong malienne Tonus a donc initié une étude sur la question dans ces trois communes avec l’assistance de l’Ong internationale Helvetas Swiss Incoorperation.
La validation des résultats de cette étude a fait l’objet d’un atelier qui s’est déroulé le 13 novembre. L’exercice a réuni des élus locaux, des associations et organisations paysannes, des chefs de services impliquées dans le développement rural, des responsables politiques et administratifs (notamment le président du conseil de cercle), un représentant de l’ONG Helvetas et le représentant du préfet du cercle de Kati. Tous ont apprécié cette initiative de Tonus. Elle démontre l’engagement du département chargé de la gestion de ressources naturelles de l’ONG à trouver des solutions adaptées à la problématique des spéculations foncières et de l’accaparement des terres par des gens venus d’ailleurs (de la capitale en l’occurrence).
Dans son introduction à la présentation des résultats de l’étude, le directeur de Tonus, Mahamadou Doumbia, a évoqué les graves problèmes fonciers que le cercle de Kati doit gérer. Lesdits problèmes ont un impact sur le développement dans le cercle. Pour lui, si une solution n’est pas trouvée à l’accaparement des terres et aux agressions exercées sur le patrimoine foncier, de nombreux phénomènes négatifs vont se développer : abandon de l’agriculture et donc insécurité alimentaire, exode rural massif, détérioration du tissu familial avec son corollaire d’instabilité sociale, banditisme et pauvreté.
L’étude présentée par le chef du programme de gestion des ressources naturelles de l’Ong, fait un tour d’horizon de tous les problèmes auxquels les villages sont confrontés en matière de foncier.
L’étude établit ainsi que dans les trois communes concernées, les terres cultivables se réduisent comme une peau de chagrin. L’étude a surtout permis de comprendre le système des attributions souvent faites contre le gré de la population.
Le rapport se veut le premier jalon d’un processus de réflexion et d’action pour trouver des solutions durables à la problématique du foncier dans le cercle de Kati.
L’atelier a fait des recommandations pour améliorer la gestion foncière et proposé des approches novatrices pour un changement de comportement dans le rapport avec le foncier.
M. SOUMBOUNOU
Amap-Kati