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L'Indicateur Renouveau N° 1387 du 16/11/2012

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Injustice sociale : SOS pour Soufi Adama Yalcouyé
Publié le lundi 19 novembre 2012  |  L'Indicateur Renouveau




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Pour les besoins de la construction du 3e pont, Soufi Adama Yalcouyé a été déguerpi de son domaine sur coups de bulldozer à Sotuba. Mais au finish, son domaine n’a plus été concerné ni par le pont ni par un échangeur. Pourtant depuis 2008, l’homme et sa famille se trouvent dans les rues et font toutes sortes de démarches pour être remis dans leurs droits. En vain.

En 2008, quand il s’est agi de la construction du 3e pont de Bamako, tous les habitants qui avaient leurs domaines situés sur le site ont été déguerpis.. Même ceux qui n’étaient pas directement au cœur du plan ont été déguerpis pour plus de précautions, surtout qu’il était question d’échangeurs à haut standing. On dit qu’ils ont été pour la plupart dédommagés. Dans le lot de ces victimes de la cause publique se trouvait un certain Soufi Adama Yalcouyé, un grand érudit de la religion musulmane. Un ex-aventurier auquel des forces occultes auraient conseillé de venir s’installer à Bamako, plus précisément au bord du fleuve à Sotuba. C’est depuis 1981 qu’il s’y trouve, et quand il arrivait, d’ailleurs, la zone était touffue et habitée par des féticheurs. Premier habitant de Sotuba, l’homme a son domaine situé à l’Est du pont, au bord du fleuve Djoliba, où il avait logé sa nombreuse famille et construit une belle mosquée et vivait en toute quiétude.

Il allait perdre cette quiétude un beau matin quand est venu lui dire de déguerpir pour les besoins du pont. Pour le déguerpir, on a d’abord dit que son domaine était situé dans l’axe central du pont. Toute chose que les géomètres ont démentie par la suite. Ensuite, il lui a été reproché d’être sur l’axe d’un échangeur. Ce qui s’est avéré par la suite faux.

Mais malgré tout, son réveil sera brutal quand l’ancien gouverneur de Bamako, Ibrahim Féfé Koné le somma de quitter les lieux dans l’immédiat en lui proposant de choisir en N’gounougouna et mamarila pour son recasement. L’offre du gouverneur ayant été refusée par l’intéressé qui était convaincu qu’il était loin d’être concerné par les travaux du 3e pont, Féfé n’a pu rien trouver d’autre que d’envoyer deux BRDM et un bulldozer pour casser tout chez ce grand Soufi, le mettant impuissant devant le fait accompli. Il a fallu la magnanimité de la diva de la musique malienne, Oumou Sangaré, pour trouver un logis pour Soufi Adama et sa famille. Oumou Sangaré, qui a une grande concession à Missabougou, y a donc évacué les sinistrés.

C’est depuis lors que Soufi Adama, que les Bamakois reconnaissent à travers sa bagnole au son de « Lahillaha illalah Mouhamada rassouroulahih », se trouve à Missabougou. Après l’inauguration du pont et vu qu’un lopin de son domaine n’a été concerné, Soufi Adama a mené autant de démarches auprès des autorités du défunt régime pour être mis dans ses droits. Ces démarches allaient même être fructueuses n’eut été le coup d’Etat du 22 mars 2012, puisque ATT lui-même avait donné des instructions fermes à l’ex-gouverneur, Souleymane Diabaté, 2 jours avant le putsch, de tout mettre en œuvre pour réinstaller Soufi Adama dans son domaine. Mais depuis rien ! Jusque-là l’homme et sa famille demeurent à Missabougou alors que son domaine est libre. Surtout qu’aujourd’hui, Oumou Sangaré lui exige de libérer aussi sa propriété.

Certains ont insinué en un moment que le domaine de l’homme se trouve dans la servitude du fleuve. Ce qui est totalement faux puisque des établissements comme « Mariétou Palace », hôtel Kimpeski, hôtel Mandé, la BICIM etc., sont plus dans la servitude que le site de Soufi Adama. Mieux, le maire du district, Adama Sangaré, avait tenté en un moment de vendre le même domaine qu’on dit être dans la servitude, mais heureusement qu’il a été mis en échec. Aujourd’hui, on est en droit de poser la question de savoir qu’est-ce qui empêche les autorités de ce pays de remettre Soufi Adama Yalcoué dans ses droits les plus absolus ? Certes, des autorités municipales comme les maires des Communes I et II respectivement Mme Konté Fatoumata Doumbia et Youssouf Coulibaly, sont en train de se battre pour la cause de l’érudit, mais ses efforts restent pour le moment sans répondant. Or, la situation est urgente puisque Oumou Sangaré menace à son tour de l’expulser de sa propriété dans les jours à venir. Nos autorités vont-elles enfin comprendre que cette injustice faite à ce érudit de cette trempe peut-être aussi la cause des malheurs de notre pays ?

Abdoulaye Diakité

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