Ansar Dine et le MNLA se sont dits prêts à un « dialogue politique » avec Bamako et ont appelé l’armée malienne à cesser les « hostilités militaires » contre les civils. C’était vendredi dernier, à l’issue d’une rencontre que les deux organisations criminelles ont eue avec le Président Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO.
A travers cette déclaration, ceux qui ont commis le carnage d’Aguel hoc, considéré comme un crime de guerre (soit le MNLA d’alors, composé, entre autres, d’éléments actuels d’Ansar dine) viennent aujourd’hui accuser l’armée de commettre des exactions sur des civils.
Malheureusement, une politique de communication gouvernementale piteuse, sans réactivité, donne de la consistance à cette information, relayée par les dépêches et les télévisions du monde entier. Si la plainte déposée par le Mali à la Cour pénale internationale (CPI) est prise au sérieux, Blaise se rendra compte que ses hôtes ne sont pas fréquentables, parce que leurs mains sont tachées de sang et de crimes abominables.
L’autre aspect de la rencontre parle de «dialogue politique». De quel «dialogue politique»? Tout le monde est unanime pour dire que la laïcité de l’Etat et l’intégrité territoriale du pays ne sont pas à discuter. Alors de quel «dialogue politique» s’agit-il encore? Le fédéralisme? «L’auto-détermination»? La décentralisation très poussée, avec tous les transferts de compétences?
Ces différentes formes de gestion ne peuvent avoir lieu sans l’implication de toutes les communautés du Nord. Et, manifestement, c’est ce qui se dessine, pour la simple raison que le chef de l’Etat burkinabè va inviter « les représentants de l’Etat malien et des communautés vivant au Nord du Mali pour des rencontres préliminaires ».
Ce qui est sûr, ce que la grande majorité des populations du Nord rejette toute forme de fédéralisme ou d’autonomie qui l’éloignerait de la devise malienne: Un Peuple, Un But, Une Foi.
Alors, de quel «dialogue politique» peut-on encore et toujours parler? Celui qui consiste à distribuer des grades et des postes dans les différents corps de la fonction publique? Plus jamais ça! Ce qui est possible, ce qui est politiquement correct, c’est de leur attribuer des postes politiques, à l’issue de négociations concluantes, qui permettront de stabiliser la zone et d’initier de véritables projets de développement du Nord.
Il ne s’agira pas de projets tape à l’œil, dont tous les milliards sont engloutis dans le fonctionnement, les indemnités, primes et autres grosses cylindrées.
Il faut donc réfléchir, ici et maintenant, sur les possibles termes de référence du «dialogue politique» annoncé par Compaoré. Et, parallèlement à celui-ci, restons concentrés sur la préparation de l’intervention armée africaine, qui n’attend que l’aval de l’ONU pour chasser les islamistes du Nord du Mali.