Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le 22 Septembre N° 285 du

Voir la Titrologie

  Sondage

 Autres articles

 Météo


Comment

Société

Crise politico-sécuritaire au Mali : L’Adj appelle la classe politique à une prise de conscience
Publié le lundi 19 novembre 2012  |  Le 22 Septembre




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Nous commençons nos propos en rendant grâce au Tout Puissant, car c’est lui qui sait le pourquoi de ce qu’il fait, de ce qu’il décide et de ce qui est bien ou mauvais pour nous.

Bientôt six mois qu’Il a arraché à notre affection un compagnon, un ami, un frère, un patriote, le Professeur Abdoul Traoré dit Diop, qui, bien que se sentant condamné depuis des années par la maladie, n’a pas cessé une seule seconde de se battre pour son pays, le Mali, et d’appeler les fils de ce pays, surtout ceux qui ont pris sur eux de mener la lutte pour l’instauration de la démocratie, la construction d’une véritable démocratie, à faire extrêmement attention à ne pas mettre le doigt dans un engrenage qui risquerait de tout happer et mener le pays vers l’aventure.

Derrière cet homme, ce grand homme, et avec son éclairage et sa clairvoyance, nous avons tiré la sonnette d’alarme déjà en 2004 (dénonciation de l’unanimisme des Partis Politiques) ; et à travers le Manifeste pour la Démocratie en juin 2006 (plus de 4.000 signataires), nous avons appelé à la constitution d’un Front pour la Démocratie et la République (vous avez dit FDR?) pour remettre la Démocratie malienne sur les pieds, intimant aux partis politiques de s’affirmer en sortant de ce rassemblement unanimiste contre-nature appelé consensus ! On connait la suite : la clochardisation des partis politiques, l’émergence d’un monstre politique ayant entrainé la mauvaise gouvernance, la gabegie, le clientélisme et la corruption érigée en système de gestion qui ont fini par gangrener toutes les institutions de l’Etat, y compris l’institution militaire.

Ce qui fait le plus mal, c’est de voir ceux qui se sont employés depuis à retourner comme un doigt de gant la démarche de l’ADJ, en l’accusant carrément d’affaiblir les partis politiques, se taper la poitrine et se prévaloir aujourd’hui d’une virginité à toute épreuve, accusant tous les autres de parjures à la démocratie. Ils se sont érigés pour les uns en grands donneurs de leçon de démocratie et pour les autres, en uniques et vrais soldats de la lutte démocratique dans notre pays. Nous n’allons pas verser ici dans une dénonciation stérile, mais chacun saura se reconnaître.

Aujourd’hui tout le monde réclame à grands bruits une union sacrée de tous pour sortir le pays de l’impasse que nous n’avons pas été capables de lui éviter, à telle enseigne qu’on ne s’entend plus tellement les prises de parole se sont démultipliées et les experts en toutes choses ont vu le jour et n’arrêtent plus de donner leurs solutions pour la résolution de la crise sans précédent que nous vivons.

Pour notre part nous estimons que la seule chose à faire est une prise de conscience nationale de toutes les forces du pays et elle ne sera possible qu’avec l’engagement patriotique de tous sans exception : du civil au militaire, du politique à l’indépendant, et du religieux au non croyant. On nous impose une guerre, et par notre propension à vouloir éliminer l’autre pour prendre sa place, nous oublions cet état de fait en nous fourvoyant dans des querelles intestines pendant qu’il est urgent de sauver d’abord le Mali. Et en matière de défense ce n’est pas que le militaire qui soit concerné : toute libération passe par un engagement patriotique de tous les fils du pays, et c’est ce qui prévaut plus particulièrement dans notre cas aujourd’hui.

A titre de rappel et pour illustrer nos propos, nous allons revenir au regretté Professeur Diop, que Dieu l’ait en sa sainte demeure, qui n’a jamais manqué d’occasion pour pointer du doigt l’échec de la politique de défense et de sécurité de notre pays et il disait ceci : « le Nord-Mali, c’est connu, est devenu une passoire où les avions atterrissent et décollent à l’avenant, où la drogue circule à foison, où les aventuriers de tout bord viennent écluser tranquillement leur thé sur le sable quand ils sont traqués ailleurs et négocier les termes des accords avec les ayants droit de leurs victimes. Certes nous partageons cette pénible condition avec d’autres pays sahélo-sahariens. Mais c’est bien notre pays qui constitue le point de faiblesse indiscutable de ce vaste ensemble. Et pourtant, que d’hommes en uniforme avons-nous! Mais ceux parmi eux qui sont prêts à mourir tout de suite pour que les autres vivent ne sont pas majoritaires, tant on a «clientélisé» le recrutement et la promotion, tant on a favorisé le clinquant et le tape-à-l’œil au détriment de l’efficacité et de l’engagement patriotique! La question du Nord est celle dont la résolution conditionne plus que tout autre paramètre la survie du Mali en tant que nation dans sa configuration actuelle. C’est pour avoir mal intégré cette donnée géopolitique essentielle que le pays est en train de perdre le pari de la défense de l’intégrité du territoire et de la sécurité et de se voir inscrire sur la liste rouge des pays non sûrs, non fréquentables! Un autre gâchis que nous mettrons du temps à réparer! » QUELLE PRÉMONITION !

C’est ce qui nous impose aujourd’hui d’opérer très vite cette prise de conscience notamment du côté de la classe politique, vouée aujourd’hui aux gémonies par beaucoup de monde c’est vrai, mais elle reste et demeure la clef de sortie de la crise extraordinaire imposée à notre pays. Et pour mener à bien ce travail, les partis issus du mouvement démocratique sont interpelés ! La portée historique de mars 1991 doit demeurer, et il est impératif de le faire comprendre à tous !

Le Mali est entrain de perdre aujourd’hui :

-le pari de l’unité nationale

-le pari de la justice sociale

-le pari de l’intégrité territoriale

-le pari de l’Etat démocratique (avec les attributs d’un Etat de droit, des libertés collectives et individuelles et de la bonne gouvernance)

-le pari de l’intégration sous-régionale et de la coopération internationale

-le pari du développement.

A défaut de s’organiser très rapidement pour faire face à ces périls, un autre monstre politique est en gestation et ne manquera pas de nous entraîner vers une aventure encore plus périlleuse que celle qui nous a amenés dans l’impasse que nous vivons actuellement.

L’ADJ restera toujours cette force de propositions (comme son Projet Politique le démontre à suffisance) dans la ligne de conduite défrichée par notre regretté camarade, le Professeur Abdoul Traoré dit Diop. Que Dieu le préserve dans sa sainte demeure, le paradis. Amen !

Pour Le Directoire de l’ADJ

Moustapha Soumaré

 Commentaires