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Bulletin nécrologique : La mort du nommé Mali, à l’âge de 52 ans
Publié le lundi 14 mai 2012   |  L'Indicateur Renouveau


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© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine


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Les parents, amis et connaissances ont la douleur d’annoncer le décès du nommé Mali, à l’âge de 52 ans, des suites d’une longue maladie et mystérieuse maladie. L’enterrement a déjà eu lieu et les sacrifices du 40ème jour auront lieu le 22 mai prochain.

Mali était un fringant adulte qui avait fêté, avec faste et joie, son cinquantième anniversaire le 22 septembre 2010. Il avait pour père le très célèbre chasseur mandingue Soundjata Kéita et pour mère Sogolon Kédjou, dame vilaine, bossue mais très chanceuse, si chanceuse que son premier mari ne fut autre qu’un roi, Naré Magan du Mandé. Mali était craint et respecté par tout le voisinage: il avait de l’or, hérité de son oncle Kankou Moussa, et des sources d’eau (le Niger et le Sénégal), choses rares dans la région.Mali a épousé en premières noces une dame appelée Sénégal dont il a divorcé, malheureusement, au bout de quelques mois suite à des intrigues nouées par les « Oreilles Rouges », jalouses de l’avenir radieux du jeune ménage.Réduit au célibat, Mali est devenu un démocrate salué par tout le monde à l’étranger. Mais au lendemain de ses 50 ans, il tomba malade.
Au début, on a pensé que c’était une simple fièvre qui passerait vite; mais le mal ne cessa d’empirer. Appelés au chevet du malade, les adeptes de la magie noire ne furent pas d’un grand secours. Certains magiciens ont prétendu que Mali était victime d’un mauvais sort; d’autres qu’il souffrait d’un toucher du diable. Mais ni les maîtres du « dibilan » (fétiche rendant son titulaire invisible), ni ceux du « néguéhaya » (fétiche rendant invulnérable aux balles), ni ceux du « korotè » (missiles invisibles permettant de tuer son ennemi à des kilomètres de distance) ne purent soigner le mal mystérieux. Ce que voyant, la famille du malade commença à douter de ces pouvoirs mystiques qui, avant même que Mali soit né, avaient déjà échoué à combattre le colonisateur français qui n’eut aucune peine à défaire les armées de Samory, de Babemba et de Koumi Diossé, lointains oncles de Mali.
Le mal qui rongeait Mali se développa au point de gangrener trois de ses membres, à savoir Kidal, Gao et Tombouctou. Les médecins furent obligés de couper ces membres afin que l’ensemble du corps ne soit atteint de leucémie. C’est alors qu’on diagnostiqua la vraie origine de la maladie: Mali était attaqué par des virus étranges appelés rebelles. Et ces virus se subdivisent en trois catégories: les virus indépendantistes, qui veulent s’étendre à tout le corps du Mali; les virus terroristes, qui veulent circuler librement avec armes et drogue sur tout le corps du malade; et, enfin, les virus islamistes, qui tiennent à transformer le corps du malade en lieu de méditation.
Un mal diagnostiqué étant, dit-on, à moitié guéri, il fut décidé de lever une armée contre les virus. Cette armée fut constituée des propres enfants du malade et avant le coup, les griots chantaient leurs mérites, assurant qu’ils ne feraient qu’une bouchée de l’ennemi. N’étaient-ils pas les héritiers de combattants émérites tels Soundjata Kéita, Touramakan Traoré et Fakoli Koumba ? Hélas, une fois déployés sur le terrain, l’armée des enfants de Mali a vite adopté l’étrange dévise suivante: »Courage, fuyons! ». Selon les témoins, les enfants de Mali, tous bérets (rouges et verts) confondus, furent beaucoup plus lagiles des jambes que de la gâchette. Quand les virus rebelles se sont présentés à Bourem, région proche des poumons de Mali, les enfants ont pris la clé des champs, certains déguisés en bergers, d’autres en cordonniers. A Anéfis, dans la zone cervicale de Mali, les enfants n’ont même pas attendu que l’ennemi pointe le nez pour filer à l’anglaise, peut-être plus vite que l’anglaise elle-même. A Goundam, dans la région thoracique de Mali, scénario identique. Le comble, c’est qu’après avoir fui le théâtre des opérations anti-virus, les différents corps de l’armée des enfants de Mali n’ont pas trouvé d’autre occupation que de se tirer dessus à Bamako, région se situant au coeur même de Mali. Et pour ce combat fratricide, les compères ont miraculeusement trouvé des armes et des munitions alors qu’auparavant, ils justifiaient leur fuite par l’absence de leurs équipements.
Les médecins, voyant que le cas de Mali s’aggravait suite à la déroute de ses enfants militaires, ont prescrit une prière collective de ses enfants, civils et militaires. Grâce à Dieu, une telle prière, symbole d’entente, devait tuer les virus rebelles et guérir le malade. Les enfants civils, qui ont pour métier la politique, et les enfants militaires n’ont, hélas, pu s’entendre sur celui d’entre eux qui dirigerait la prière collective. Réunis à Ouagadougou, au Burkina Faso, par un vieil ami mossi de Mali, les enfants n’ont pu trouver aucun accord.
C’est pourquoi, faute de bénéficier des soins prescrits par les médecins, Mali est mort de sa belle mort. Son enterrement a eu lieu le 12 avril. A la même date fut intronisé son fils civil aîné comme chef de la famille éplorée. Les cérémonies de sacrifice du 40ème jour auront lieu le 22 mai 2012. Elles risquent d’être mouvementées car l’aîné des enfants militaires, un capitaine, entend, ce jour-là, chasser de la tête de la famille l’aîné des enfants civils. C’est dire qu’après le décès de Mali, c’est sa famille qui est menacée à présent. On comprend maintenant que l’unité et l’indivisibilité de la famille de Mali n’était qu’un slogan. Un slogan du même acabit que celui de la « section pilote avec palme » qu’affectionnaient, il y a 20 ans, Balla et les balladins, les tout premiers enfants du défunt. En attendant le funeste 40ème jour, toute la famille croise les doigts. Bien entendu, les virus qui ont tué le très regretté Mali mènent la belle vie. Ils se plaignent des turbulences qui agitent la famille de Mali et, pour éviter toute contagion, exigent un laissez-passer dûment signé par leurs services pour accéder à la tombe du défunt située quelque part dans les sables du désert!

Tiékorobani

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