En toute évidence, une intervention militaire est la seule solution à même de libérer les régions nord du Mali.
Mais, une guerre contre des individus pressés de mourir pour se retrouver au « paradis » n’est pas facile à gagner.
Le rôle qui jouera l’aviation militaire dans ce genre de bataille sera déterminant. Surtout, si celle-ci dispose de ce fameux appareil appelé drone.
Un drone est un aéronef commandé à distance, qui emporte une charge utile, destinée à des missions de surveillance, de renseignement, de combat et de transport. Ils sont en général utilisés au profit des forces armées ou de sécurité, mais ils peuvent avoir aussi des applications civiles. La charge utile du drone de combat est une arme. Seule son application militaire nous intéresse. La taille et la masse (de quelques kilogrammes a plusieurs tonnes) sont fonctions des capacités opérationnelles recherchées. Le pilotage automatique à partir du sol permet d’envisager des vols de très longue durée, de l’ordre de plusieurs dizaines d’heures.
La désignation de drone ne recouvre qu’un véhicule aérien. Celui-ci n’est en fait que l’un des éléments d’un système, conçu et déployé pour assurer une ou plusieurs missions. C’est la raison pour laquelle les spécialistes parlent de « systèmes drones ». On distingue toutefois deux sortes de drones : ceux qui requièrent l’assistance d’un pilote au sol et ceux qui sont entièrement autonome.
La vocation principale des drones est l’observation et la surveillance aériennes, vocation jusqu’ici à des fins militaires (90% du marché mondial des drones). Ainsi, tous les drones, qu’ils soient autonomes ou non, requièrent la présence d’au moins un pilote au sol pour recueillir en temps réel les bénéfices de la mission : celui-ci reçoit, analyse et enregistre les informations transmises par le drone. Ils sont différents des missiles car récupérables ce qui permet de les réutiliser. Une fois la mission terminée, le drone retourne à la base.
Les formes des drones sont multiples et originales. Cependant, leur forme n’est pas dictée par un fuselage devant abriter un pilote de manière confortable comme c’est le cas des avions. En fait, la forme d’un drone sera déterminée par la nature et le profil de sa mission ainsi que par sa charge utile. A chaque demande correspond pratiquement une solution spécifique.
C’est la mission du drone et sa charge utile qui vont déterminer sa configuration.
Son exploitation nécessite une capacité élevée de transmission de données avec le sol.
Les systèmes de bord sont essentiels car ils assurent le pilotage et la navigation de façon automatique. Ils peuvent fonctionner en parfaite autonomie ou selon des ordres émis depuis le sol, par un opérateur chargé de conduire. Toute une chaine est mise en place : les capteurs mesurant les paramètres du vol, pour le pilotage et la navigation et d’où sont émis les ordres ; une mémoire contenant la programmation du vol et des actionneurs agissant sur les commandes du vol. A noter que cette chaine est comparable à celle d’un pilote automatique sur avion.
La charge utile est l’autre élément essentiel au bon fonctionnement d’un drone. C’est elle qui permettra, en parfaite adéquation avec le vecteur aérien de réaliser la mission. Elle consiste en un ensemble d’éléments pouvant réaliser trois fonctions essentielles :
- L’acquisition des données par des capteurs électro-optiques
- Un éventuel traitement des données a bord par des calculateurs
- Une possible sélection a bord des informations utiles par des processeurs
Les différentes caractéristiques d’un drone.
De quelques centimètres à une quarantaine de mètres, de quelques dizaines de grammes à une quinzaine de tonnes, les drones sont de tailles et de masse essentiellement variables. Les performances requises par la mission et la nature et l’importance de la charge utile sont déterminants.
Les coûts des drones paraissent très facilement trop onéreux aux yeux de tout le monde. Pourtant, ils reflètent de manière fidèle la composition même d’un drone.
Les drones ont logiquement des coûts très différents sachant que la cellule et la motorisation (la plate forme) ne représente que 15 à 25 du coût du système complet. La charge utile, les systèmes embarqués et les stations sont la partie la plus onéreuse. A titre d’exemple, le prix d’un drone tactique varie entre 500000 et 3 millions d’Euros suivant leurs performances et le nombre d’exemplaires acquis.
Un des traits caractéristiques d’un drone, c’est sa grande souplesse d’emploi.
D’abord, par son déclenchement.
Le départ d’un drone peut s’effectuer depuis une plateforme terrestre ou maritime ou encore d’un véhicule aérien. Il peut être lancé à la main (c’est le cas des drones de petites dimensions) ; il peut être catapulté. Enfin, il peut décoller depuis une piste, soi en mode télécommandé par un pilote au sol, soit de manière entièrement automatique.
Ensuite, par son autonomie.
C’est une fois arrivés sur la zone de mission que les drones se distinguent par leur degré d’autonomie. Certains nécessitent des interventions humaines, notamment face a des situations imprévues dues à la mission ou au vol. D’autres sont dotés d’une intelligence embarquée qui leur donne une autonomie de décision donc, d’action ou de réaction.
Enfin, par sa récupération.
Plusieurs solutions sont possibles : faire revenir le drone à l’endroit d’où il est parti et le faire atterrir en mode automatique ou télécommandé ou le faire se poser à un endroit spécifié à l’avance. Récupérer le drone dans un filet, ce qui élimine tout système embarqué pour l’atterrissage.
Le drone est parfaitement interactif avec le sol. Il peut être autonome dans le cadre d’une mission simple et sans imprévu.
Les drones représentent une solution intéressante pour les missions dans lesquelles la présence d’équipage à bord n’apporte pas plus-value ou au cours desquelles le risque est très élevé. Par leurs particularités, endurance, permanence, rayon d’action, réactivité ; discrétion et polyvalence d’emploi, les drones apportent de nouvelles possibilité qui renforcent les capacités des aéronefs modernes.
Les perspectives technologiques conduiront à élargir le domaine d’utilisation des systèmes non pilotés dans les opérations aériennes, bien au delà de leurs missions initiales de renseignement, leur donnant ainsi une vocation de compléter, voire de remplacer à terme, plusieurs aéronefs et satellites.
La vocation militaire des drones
Pour le moment, l’utilisation des drones se fait beaucoup plus dans le domaine militaire que dans le domaine civil. Ces caractéristiques facilitent les missions qui pourraient mettre en danger la vie humaine.
La surveillance et le renseignement
Le renseignement militaire au profit des instances gouvernementales ou des armées, qu’il soit d’ordre stratégique ou tactique, résulte de la très grande capacité d’écoute et d’observation aérienne des drones. C’est la principale mission qui leur est attribuée. La variété des capteurs utilisés permet de recueillir plusieurs types d’informations, souvent restituées sous forme d’images, d’origine électro-optique électromagnétique et ce, en temps réel, sur terre, sur mer, depuis l’espace aérien inferieur ou même supérieur.
Les drones peuvent observer à longue distance, à travers les nuages, hors des menaces sol-air, pendant des périodes de 12 à 24 heures et potentiellement beaucoup plus, les opérateurs pouvant se relayer au sol. L’autonomie n’est plus qu’une question de fiabilité du matériel et de quantité d’énergie embarquée pour alimenter le moteur et la charge utile.
Les informations transmises par le drone peuvent être exploitées de différentes manières : pour l’évaluation de la situation sur un théâtre d’opérations, la surveillance d’une zone, la détection et l’identification des objets à traiter à court terme, l’évaluation des dommages après une frappe aérienne. Les drones répondent ainsi, aux exigences modernes de continuité du renseignement par la permanence spatiale et temporelle qu’ils permettent d’assurer sur zone.
Le support au combat
La polyvalence des équipements embarqués et les évolutions technologiques rapides des systèmes multiplient les perspectives d’emploi des drones dans le domaine dit du « support de combat ». Il s’agit de la désignation des objectifs, du relais de communication, du soutien aux opérations spéciales, du brouillage, du support au déploiement et du transport.
Le combat
L’emploi de drones à haute performance, spécifiquement conçus pour le combat, est envisagé au sein de véritables systèmes mixtes au coté d’aéronefs pilotés. De nos jours, dans le domaine de l’aviation militaire, les drones sont utilisés beaucoup plus pour le renseignement et l’information que pour le combat proprement dit. Leur utilisation pour des combats aériens relève encore du domaine d’un futur proche. Les états-majors étudient cependant l’hypothèse de les employer comme moyen d’identification avancée sous contrôle d’un avion de combat piloté. Dans ce contexte, l’étape « tir » des missiles air-air sur le drone parait envisageable.