Dans le cadre des activités marquant le 22è anniversaire de sa création, l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA association) a organisé dimanche une conférence-débat. La rencontre qui a eu pour cadre la Pyramide du souvenir, était consacrée aux « acteurs politiques et à la gestion de la crise institutionnelle et sécuritaire au Mali ».
Les débats étaient animés par la présidente de l’association, l’ancien ministre Mme Sy Kadiatou Sow. Parmi les personnalités présentes, l’on pouvait distinguer, le premier vice-président de l’Association, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Ali Nouhoum Diallo. Plusieurs responsables d’autres associations et partis politiques étaient également présents.
Introduisant les débats, Ali Nouhoum Diallo a fait la genèse de l’association, évoquant les hommes qui ont marqué son parcours et qui continuent de marquer la vie politique de notre pays.
La principale conférencière, Mme Sy Kadiatou Sow, a de son côté rappelé les tragédies vécues par notre pays depuis le début de l’année en cours, l’année la plus noire de l’histoire du pays, de son point de vue.
Mme Sy Kadiatou a cité quelques événements tragiques qui ont négativement propulsé notre pays au devant l’actualité dans tous les médias du monde : le coup d’Etat, l’occupation des régions du nord, l’affaire des bérets rouges, l’agression physique du président de la République par intérim. Des faits et actes qui ont anéanti l’image de modèle de démocratie dont se targuait notre pays.
Pour la conférencière, quelles que soient les stratégies à mettre en œuvre pour reconquérir les régions occupées du Nord, il est nécessaire de créer toutes les conditions pour apaiser le climat socio-politique à Bamako.
Elle a fait part des démarches entreprises par l’ADEMA association au plan politique pour une sortie définitive de crise. Selon elle, cette crise aurait dû être un facteur d’unification des partis politiques. Mais, c’est le contraire qui s’est produit. Or la solution à la crise passe nécessairement par une conjugaison des efforts de tous les fils du pays.
Pour ce qui concerne la transition politique, Mme Sy Kadiatou Sow estime que le processus de préparation des élections doit se poursuivre. « Cela, pour éviter certains risques politiques et une méfiance des partenaires techniques et financiers quant à la crédibilité des institutions démocratiques du pays », a précisé la conférencière qui pense que de graves menaces planent sur la démocratie notamment l’intrusion des militaires dans les affaires politiques, ainsi que la mise en cause de la laïcité de notre pays.
« Ce pays est le patrimoine que nous avons en commun. Nous lui avons choisi comme socle la démocratie. Nous devons donc tout faire pour préserver celle-ci », a encore énoncé présidente de l’ADEMA association qui a été créée le 25 octobre 1990.