Depuis l’ouverture de ses usines, la société participe aux projets de développement des communautés riveraines et veille au respect de l’environnement
Les habitants de la commune rurale de Guaniaka (Kalana) dans le cercle de Yanfolila en troisième région ne jurent plus que par la société minière Wassoul’or. Depuis l’inauguration de son usine en février dernier, la première entreprise minière aux capitaux majoritairement maliens vit une idylle sans nuage avec les communautés riveraines. Le ministre des Mines en a fait le constat la semaine dernière. Le Dr Amadou Baba Sy effectuait une visite dans les zones minières situées en troisième région, en compagnie du représentant de la Chambre des mines du Mali (CMM), Ibrahim Kama Sidibé, des responsables administratifs du cercle de Yanfolila, du directeur national de la géologie et des mines, Lassana Guindo, et de plusieurs membres du cabinet. Cette s’inscrit dans le cadre d’une série de prises de contact qui conduira le ministre des Mines dans la région de Kayes qui abrite un grand nombre d’infrastructures minières existant dans notre pays.
Les habitants de la commune de Guaniaka et environs ont remercié le patron de Wassoul’or, Aliou Boubacar Diallo, pour les différentes actions de développement initiées en faveur de la circonscription.
Le projet de construction de la mine d’or de Kodiéran est ainsi reçu dans la zone comme une bouffée d’oxygène. L’ouverture de l’infrastructure a, en effet, impulsé une dynamique de croissance dans la zone. Du début du projet à nos jours, la société a investi près de 600 millions de Fcfa dans les projets de développement : réhabilitation de mosquée, construction d’écoles, réalisation d’infrastructures rurales, notamment des digues et des retenues d’eau. Plus de 30% de la main d’oeuvre non qualifiée proviennent des populations riveraines à la mine. Wassoul’or a initié aussi des activités économiques autour la mine. Cette approche de solidarité a permis à plus de 200 jeunes d’entreprendre des activités multiples, différentes du travail de la mine. Des jeunes ont ainsi appris à faire des ballots de foin, principale nourriture du bétail dans la zone. La société entreprend de faire comprendre aux populations qu’il est possible de profiter de la mine sans pour autant y être embauché, a expliqué le président directeur général de Wassoul’or.
La mine de la société Wassoul’or se situe sur le gisement aurifère de site minier de Kodiéran à 300 km au sud de la capitale, à 5 km au nord-ouest de Kalana, le chef lieu d’arrondissement. Ce gisement se subdivise en deux domaines : une première couche latéritique qui s’étend de la surface à une profondeur d’environ 70 m et une roche saine sous la latérite avec une profondeur maximale forée de 300 m à partir de la surface. Kodiéran n’a pas fini de dévoiler tous ses secrets car les études de faisabilité ne prennent en compte que le potentiel minier de la couche latéritique.
Le projet de Kodiéran est le fruit d’un rêve longtemps caressé par le PDG de Wassoul’or qui bénéficie des résultats de nombreux travaux effectués sur le site depuis les années 80 par la Société nationale des ressources minières du Mali (SONAREM). Ces travaux effectués avec l’assistance technique soviétique ont mis à jour six zones minéralisées dites métallifères. Les résultats de sondage carottés (10187 m) ont permis d’inférer des ressources géologiques.
DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE. Dix ans plus tard, la Société pour le développement des investissements en Afrique (SODINAF) obtient le permis exclusif de recherche sur la concession. La société y réalise 93 puits de sondage. A la suite de ces travaux de sondage, de puits et de tarières, les réserves sont estimées à 33,07 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 1,78 g/t et une réserve d’or métal de 1,3 million d’onces, soit environ 42,2 tonnes d’or. Le projet de mine de Kodiéran est une réalité depuis février dernier, date de l’inauguration de son usine. Sa production d’or est aujourd’hui de l’ordre de 73,9 kg d’or. Deux centrales de 3 Mg et 7,2 Mg alimentent respectivement les deux usines de capacité de 1000 tonnes et 11000 tonnes.
Les usines de Wassoul’or n’ont pas atteint leur vitesse de croisière. Le processus de traitement du minerai est encore inachevé. Le système de « commissionning » manque au processus pour la simple raison que les experts chargés de cette technologie ont quitté le pays après les événements de mars dernier, explique Corneille Dena, le chef d’usine. Le problème demeure. Un seul expatrié a jusqu’à présent accepté revenir, déplore Aliou Boubacar Diallo. « La crise nous a affectés. Tous les expatriés sont partis. L’usine ne fonctionne pas dans son ensemble. L’absence de « commissionning » nous amène à nous limiter aux pépites qui, de temps en temps, sont produites et fondues pour les marchés de la sous région », explique Aliou Boubacar Diallo.
L’ambition de Wassoul’or dans la zone, c’est de participer au développement, et surtout à l’amélioration des conditions de vie des riverains. Cette ambition va avec le respect de l’environnement. Dans sa politique et ses objectifs, la société aborde ainsi la gestion de l’environnement comme une priorité. « La vitrine d’une société, c’est son environnement et non son personnel », argumente le PDG de Wassoul’or. La société dispose aujourd’hui d’un laboratoire d’analyse de dernière génération chargé des contrôles physico-chimiques et bactériologiques des eaux, la gestion des effluents solides et liquides.
L’activité minière suscite aussi des problèmes humains que Wassoul’or a su gérer. Aliou Boubacar Diallo impute cette entente avec les communautés à une stratégie de communication qui implique la participation des populations à toutes les décisions relatives aux projets de développement.
Le patron de l’entreprise a aussi évoqué des soucis, notamment le dossier des exonérations. Le ministre des Mines a écouté les doléances et promis aux responsables de Wassoul’or de s’investir personnellement pour régler la question des exonérations. Amadou Baba Sy a encouragé Wassoul’or dans sa dynamique de développement communautaire, et lui a demandé de s’intéresser à d’autres substances minérales dont la promotion demeure l’une des missions prioritaires du département.