C’est la désolation, ce mardi 20 novembre 2012, à Ménaka. Vingt-quatre heures après les violents combats qui ont opposé les jihadistes du Mujao aux éléments du MNLA, le bilan est très lourd : de très nombreux morts de part et d’autre dans une ville qui, selon des sources locales, est tombée ce mardi soir aux mains du Mujao.
Selon des témoignages convergents, les combats qui se sont déroulés ce lundi ont été redoutables. Quelques dizaines d’hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), surtout originaires de la communauté des Touaregs Ouelleminden de Ménaka, ont réussi à repousser, durant une bonne partie de la journée, les combattants islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) venus en nombre de Gao, et lourdement armés.
Après avoir repoussé plusieurs assauts, les gens de Ménaka ont été dépassés dans la soirée. Entre-temps, les islamistes avaient reçu des renforts, avec des armes lourdes. Certains évoquent des renforts d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
C’est à ce moment-là, selon Bajan Ag Hamatou, député de Ménaka joint à Bamako, qu’a eu lieu le carnage. Les combattants du Mujao se sont rués sur les quelques éléments du MNLA. Sans renfort humain, ces derniers n’ont pas pu faire face. Celui qui conduisait les combats, le président du conseil du cercle de Ménaka (Alwaderat), a été tué avec onze autres de ses proches.
Pour Bajan Ag Hamatou, le MNLA n’a envoyé aucun renfort sur place, et les forces étaient totalement déséquilibrées au profit du Mujao. Le député assure que les hommes qui ont défendu Ménaka étaient des gens de Ménaka, qui étaient associés au MNLA ces derniers temps. Mais selon lui, ils se sont battus avant tout pour défendre leur villle.
Ce soir, Ménaka est une ville defaite. On découvre encore des morts sur place au fil des heures. Les combattants des deux camps ont néanmoins quitté les lieux désormais.