Les jihadistes qui occupent le nord du Mali ont
revendiqué mercredi l'enlèvement la veille dans l'ouest de ce pays d'un
Français de 61 ans, dans un appel téléphonique d'un de leurs responsables à un
journaliste de l'AFP à Bamako.
"Les moujahidine, avec la bénédiction de Dieu, ont dans leurs mains un
Français venant d'un pays qui veut diriger les armées contre les musulmans", a
déclaré Abdoul Hicham, membre de la direction du Mouvement pour l'unicité et
le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui n'a pas dit explicitement si
c'était son groupe ou ses alliés d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui
détenait l'otage.
"Les moujahidine sont tous pour le jihad (guerre sainte), là où il y a le
jihad, les mujahidine sont là", a-t-il affirmé sans préciser si le Français,
enlevé dans la région de Kayes (ouest du Mali), avait été ramené dans le nord.
Il n'a pas non plus indiqué quelles étaient les revendications en échange
d'une éventuelle libération. "Nous allons parler des revendications après", a
affirmé Abdoul Hicham.
Ce nouvel enlèvement porte à sept le nombre de Français otages des
jihadistes au Mali. Six d'entre eux avaient été enlevés par Aqmi: quatre dans
le nord au Niger en septembre 2010 et deux dans le nord du Mali en novembre
2011.
Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, né au Portugal mais de nationalité
française, a été enlevé par au moins six hommes armés mardi soir à Diéma,
localité située à l'est de Kayes, ville proche des frontières avec le Sénégal
et la Mauritanie, selon des sources sécuritaire et administrative maliennes.
Selon la France, qui a confirmé son enlèvement, M. Rodriguez Leal n'a pas
été enlevé à Diéma, mais à Nioro, ville située un peu plus au nord, à la
frontière mauritanienne.
Ce nouvel enlèvement d'un ressortissant français survient alors que Paris
est en pointe dans les préparatifs d'une force armée internationale -
essentiellement composée de soldats africains - devant intervenir avec l'aval
de l'ONU dans le nord du Mali pour en chasser les groupes armés islamistes.
Cette vaste région aride, qui représente les deux-tiers du territoire
malien, est entièrement occupée depuis fin juin par Aqmi, le Mujao et Ansar
Dine (Défenseurs de l'islam).