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Mali: un Français enlevé par les islamistes du Nord dans l`ouest du pays
Publié le mercredi 21 novembre 2012  |  AFP




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Un Français a été enlevé mardi soir par des
islamistes dans l'ouest du Mali, une zone où ils n'interviennent généralement
pas, contrôlant déjà l'immense région Nord où ils détiennent désormais 13
otages de diverses nationalités, en majorité Français.
Ce nouvel enlèvement porte à sept le nombre d'otages Français aux mains des
islamistes armés au Mali. Six d'entre eux avaient été enlevés par Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi): quatre dans le nord au Niger en septembre 2010 et
deux dans le nord du Mali en novembre 2011.
"Les moujahidine, avec la bénédiction de Dieu, ont dans leurs mains un
Français venant d'un pays qui veut diriger les armées contre les musulmans", a
déclaré mercredi à l'AFP Abdoul Hicham, membre de la direction du Mouvement
pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui n'a pas dit
explicitement si c'était son groupe ou ses alliés d'Aqmi qui détenait l'otage.
Gilberto Rodriguez Leal, 61 ans, né au Portugal mais de nationalité
française, a été enlevé par au moins six hommes armés mardi vers 22H00
(locales et GMT) à Diéma, localité située à l'est de Kayes, ville proche des
frontières avec le Sénégal et la Mauritanie, ont annoncé mercredi matin à
l'AFP des sources sécuritaire et administrative maliennes.
Selon l'Agence mauritanienne d'information (AMI, officielle), qui a publié
son identité, M. Rodriguez Leal, dont la profession est inconnue, venait de
Mauritanie: il avait passé la frontière entre les deux pays mardi "à 11H00" au
poste de Gogui, au nord de Diéma, à "bord d'un véhicule Peugeot", une
fourgonnette immatriculée en France.
A Paris, le président français François Hollande a confirmé ce nouvel
enlèvement. "Il faut tout faire pour retrouver notre ressortissant", a-t-il
dit. Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a demandé aux
Français de ne pas aller dans l'ouest du Mali.
Selon la France, M. Rodriguez Léal n'a pas été enlevé à Diéma, mais à
Nioro, ville située un peu plus au nord, à la frontière mauritanienne.
Il y a environ trois ans, un couple italo-burkinabé avait été enlevé dans
cette même région par Aqmi, puis libéré après quelques mois de détention
contre paiement d'une rançon, selon ces sources.

Zone rouge, zone orange

Mais cette région de Kayes n'est généralement pas le théâtre d'opérations
d'Aqmi qui, avec deux autres groupes islamistes armés, le Mujao et Ansar Dine
(Défenseurs de l'islam), occupent totalement le nord du Mali depuis fin juin.
Contrairement au Nord, vaste région aride qui occupe les deux-tiers du
territoire malien, l'ouest et le sud du Mali restent sous contrôle des
autorités de transition en place à Bamako depuis avril, après un coup d'Etat
militaire qui, le 22 mars, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains
des islamistes.
Aqmi retient en otage neuf Européens, dont six Français, enlevés en
septembre 2010 et novembre 2011. Le Mujao retient de son côté au moins trois
otages algériens enlevés en avril à Gao (nord-est du Mali). M. Rodriguez est
aux mains d'un des deux groupes.
La plupart des pays occidentaux, dont la France, ancienne puissance
coloniale, déconseillent fortement à leurs ressortissants de se rendre au Mali.
Tout le Nord est classé "zone rouge" - donc strictement interdite - par le
ministère français des Affaires étrangères, le Sud et l'Ouest sont en "zone
orange", déconseillée "sauf raison impérative".
Ce nouvel enlèvement d'un ressortissant français survient alors que Paris
est en pointe dans les préparatifs d'une force armée internationale - composée
de soldats africains et soutenue par les Occidentaux - devant intervenir avec
l'aval de l'ONU dans le nord du Mali pour en chasser les groupes armés
islamistes.
Yahya Abou El Hamame, nouveau chef d'Aqmi pour le Sahel et le Sahara, avait
affirmé fin octobre qu'une telle intervention militaire signerait "l'arrêt de
mort des otages français" aux mains de son groupe.
François Hollande a répété une nouvelle fois mardi que la France ne
céderait pas aux pressions des preneurs d'otages.
"Capturer un otage c'est un moyen de faire pression", a-t-il dit, ajoutant
"C'est un moyen qui d'ailleurs ne pèsera pas" sur les décisions de la France.

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