Depuis l’arrivée des islamistes dans la « Cité des Askia », les populations n’ont eu de cesse de se plaindre des agissements de Aliou Touré, alias Abou Hamara. Ce dernier avait été bombardé « commissaire de la brigade des mœurs » par le MUJAO. A Gao, on lui reproche sa brutalité et son zèle à accentuer les décisions prises par sa hiérarchie. Au nombre des actes répréhensibles qu’on lui impute, il y a bastonnade du journaliste-animateur de radio, Malick Aliou Maïga, des tirs de sommation contre un cortège de mariage le 28 octobre. Ces agissements, parmi d’autres, ont poussé la jeunesse de Gao à prendre en grippe les islamistes du MUJAO. Conséquence : le fameux « commissaire » Aliou est considéré par ses mentors comme celui par qui surviennent les problèmes.
Mardi, les Gaois ont été surpris de voir le commissaire sous les verrous. Pourquoi ? Un animateur d’une radio locale de Gao l’a vu en prison et en a discuté avec un de ses codétenus qui a été libéré récemment « Ses supérieurs l’accusent de désertion. Car il avait déjà fait évacuer sa femme et son enfant sur le Ghana et il n’attendait que le moment opportun pour disparaître lui-même. Il a été arrêté, jeté en prison, les mains ligotées, les yeux bandés pendant quelques jours. Plus tard, on l’a transféré vers une destination inconnue ».
Sa hiérarchie cache la nouvelle de son incarcération et se contente d’indiquer aux curieux que le commissaire « est en mission quelque part », sans donner plus de détails. Gare à celui ou celle qui s’entêtera à creuser plus avant.