Le regroupement politique Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS), proche de l’ancien Premier ministre de la Transition, le Dr Soumana Sako, ne participera pas aux concertations nationales, prévues du 26 au 28 novembre 2012. La nouvelle a été portée à la connaissance de la presse hier au siège de la Convention nationale pour une Afrique solidaire Faso-Héré.
Animée par Koulounia Edmond Dembélé, Ibrahim Timbo et Nouhoum Sarr, cette conférence a permis à l’ADPS de s’expliquer sur un certain nombre de points, comme, entre autres, la médiation burkinabé dans la crise que connaît le Mali et la plateforme politique du MNLA.
Concernant les prochaines concertations nationales, le regroupement politique soutient qu’elles viennent mal à propos. Selon l’ADPS, «elles ont été préparées dans une logique d’exclusion. Les concertations sont partielles et partiales, elles ne sont pas participatives: les régions ne sont pas représentées, tous les regroupements politiques et des pans entiers de la société civile n’ont pas été impliqués, ni dans l’élaboration des termes de référence ni dans la préparation des documents thématiques et la représentativité de certaines organisations n’est pas établie».
En clair, pour l’ADPS, ces concertations seront une audition de la parole de Bamako, au mépris de celle de la majorité du Mali. Toutefois, l’ADPS propose l’organisation d’un grand forum inclusif de toutes les sensibilités, sous la forme d’un Congrès Extraordinaire du Peuple Malien, dès que les zones nord du Mali auront été libérées des rebelles et de leurs complices terroristes.
En attendant, selon les conférenciers, le Gouvernement peut élaborer une feuille de route et la soumettre à tous les partis politiques (représentés ou non au Parlement), à la société civile, à toutes les sensibilités et, enfin, à l’Assemblée Nationale, pour appréciation et approbation.
Sur la médiation burkinabé dans cette crise malienne, les amis de Soumana Sako demandent la récusation du Président du Faso. A ce dernier ils reprochent, entre autres, d’appliquer une approche contraire aux intérêts du Mali; de travestir la nature de la rébellion armée conduite par un groupuscule minoritaire, en la présentant comme un conflit opposant les populations du Nord du Mali à celles du Sud; de donner un blanc-seing à des déserteurs et à des criminels, qui ont sur les mains le sang de centaines de civils et de militaires maliens, en plus des crimes de guerre liés à la destruction sans cause de sites culturels et de symboles historiques et de remettre en selle les séparatistes du MNLA et les terroristes d’Ançardine, face cachée d’AQMI.
S’agissant de la plateforme politique du MNLA, l’ADPS, tout en la rejetant, estime qu’elle n’est ni plus ni moins qu’une déclaration d’indépendance. D’ailleurs, sur ce point, le regroupement envisage d’organiser bientôt une table ronde des acteurs politiques pour en débattre.