ALGER - L`Algérie, le Niger et la Mauritanie cherchent à renforcer la sécurité à leurs frontières avec le Mali sans toutefois les fermer en cas d`intervention militaire dans le nord de ce pays occupé par des groupes islamistes armés, a déclaré jeudi un ministre algérien.
"L`Algérie, de même que le Niger et la Mauritanie travaillent à renforcer la sécurité à leurs frontières. (...) Cette sécurisation ne signifie pas une fermeture automatique" des frontières, a dit le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, au quotidien Soir d`Algérie.
Le 13 novembre, le président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest), Kadré Désiré Ouedraogo, a évoqué une promesse d`Alger de "fermer ses frontières" en cas d`intervention militaire ouest-africaine au Mali.
"L`Algérie a toujours oeuvré pour dissocier les groupes touareg, porteurs de revendications légitimes, des groupes terroristes", a ajouté M. Messahel, dont le pays a été à plusieurs reprises médiateur entre Bamako et les Touareg.
"Il s`agissait d`amener (Ansar Dine) à se démarquer d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l`unicité et le Jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao)", avec lesquels il impose la loi dans le nord du Mali, selon lui.
Une délégation d`Ansar Dine est arrivée jeudi Alger, selon des journalistes en contact avec ses membres.
"S`agissant de l`application de la charia (loi islamique) revendiquée par Ansar Dine (...) la réponse sera apportée dans le cadre d`un dialogue entre Maliens", a ajouté M. Messahel.
"Quoi de plus normal pour une population musulmane à 98% que d`introduire le droit musulman dans la législation nationale ? C`est le point focal du dialogue que nous préconisons entre les populations du nord et le pouvoir central à Bamako", a renchéri le chef de diplomatie algérienne Mourad Medelci dans un entretien publié par l`hebdomadaire Jeune Afrique.
Il a estimé que la lutte anti-terroriste "doit être prise en charge par les pays directement concernés. Mais face à un phénomène d`essence mondiale, la communauté internationale doit s`impliquer en renforçant les capacités des armées nationales et en contribuant aux opérations de développement économique
de cette région".
Par ailleurs, M. Medelci a affirmé que la tenue d`un sommet de l`Union du Maghreb arabe (UMA: Tunisie, Algérie, Mauritanie, Maroc, Libye) n`est pas liée à l`évolution du dossier du Sahara Occidental, une ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc.
Selon lui, l`organisation d`un tel sommet "mérite une préparation minutieuse". L`Algérie soutient les indépendantistes du Front Polisario qui réclament un référendum au Sahara occidental.