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Mali « A » ou Mali « B »
Publié le jeudi 22 novembre 2012  |  Autre presse


Bamako:
© AFP par HABIBOU KOUYATE
Bamako: Manifestation ce vendredi de plusieurs centaines de personnes pour s`opposer à une intervention militaire de forces
MALI, Bamako : People holding banners take part in a protest called by the Coordination of Patriotic Organizations in Mali (COPAM) against a foreign military intervention in Mali to reclaim the Islamist-controlled north. 300 to 400 people according to police, 800 according to the organisers, marched to the Defence Ministry to "support the Malian army" said COPAM`s president Younouss Hameye Dicko


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Il y a quelques semaines, je lisais une citation très intéressante de Jan Eliasson, adjoint de Ban Ki Moon. Il disait : « Nous disons souvent qu’il y a toujours un Plan B mais il n’y a pas de planète B ».
La citation m’a fait sourire mais en même temps réfléchir à tous les problèmes de la terre-enfin ce que ma petite tête peut supporter- et je me suis dit que Mr Eliason a tellement raison que nous ne pouvons simplement quitter la planète terre pour emménager sur une autre en laissant réchauffement, inondations et épidémies derrière nous. C’est vrai ! Alors je me suis demandé s’il y avait un Mali « B », ou tout au moins si on ne pouvait pas créer un Mali B, et quitter le Mali A (l’actuel Mali) avec tous ces problèmes-vrais et faux-, ses criminels habillés en Islamistes, ces politiciens sans perspective, ses diplômés quasi-analphabètes, ses voisins passés maitres dans l’art de la duplicité, ses maladies et j’en pense. Hélas, il ne sera pas possible de faire un autre territoire loin du Sahel et emménager là-bas. Cependant, il sera possible de faire un autre Mali, un Mali B pour simplement remplacer l’actuel Mali, au besoin, on abandonnera le nom Mali qui mérite bien plus de figurer dans les livres d’histoire. A quoi ressemblerait le Mali B ?
Il aura d’abord besoin d’un nouveau matériau humain comme le dirait Aimé Césaire. Ce matériau ne pourra pas être importé mais plutôt recherché dans les recoins du Mali A car, malgré tous les problèmes, il y a encore de la valeur dans ce Mali A ; des hommes et des femmes de caractère, des jeunes et des moins jeunes qui pourront servir à construire le Mali B. Ils ne sont malheureusement pas dans le lot des politiques et politiciens connus et entendus depuis 20 ans maintenant. De la longue liste de députés et de candidats à la présidentielle avortée de 2012, j’en connais peu, très peu qui pourraient nous offrir un Mali autre que celui qu’ils ont contribué à façonner et dépecer en même temps entre 1991 et 2012. Ils sont ce que j’ai appelé tantôt des « déjà-vus et déjà-connus ». Certains ont encore l’arrogance de se faire appeler « l’homme de la situation ». Un Mali nouveau, réellement différent exige la mise à la retraite politique de personnalités comme Soumaila Cissé, Modibo Sidibé, Dioncounda Traoré, Ibrahim Boubacar Keita, Me Mountaga Tall, Oumar Mariko, Iba Ndiaye, Me Kassoum Tapo, Me Hamidou Diabaté, Choguel Maiga, Tiebilé Dramé, Soumeilou Boubeye Maiga, Younoussi Touré, Younouss Hameye Dicko et j’en passe. Un Mali nouveau exige simplement le renouvellement de la classe politique dont 3 quarts de l’actuelle Assemblée Nationale. Par devoir de justice et de justesse envers les Maliens, tous ceux qui ont participé à la déliquescence de l’Etat devraient simplement se retirer de la vie politique. Mais ils ne feront pas et les Maliens ne leur exigeront pas de rendre compte ; en l’exigeant d’ailleurs on vous traitera de faire une chasse à la sorcière. La logique voudrait cependant que lorsqu’il y a des sorcières, il faut les chasser. Cela vous garantirait une vie stable, à vous et à vos enfants. Je ne dis pas que les personnes citées ici (je pourrais en citer bien plus) sont plus responsables du Mali actuel que le reste des Maliens, mais elles ont bénéficié de la confiance des électeurs ou ont été choisis pour exercer des hautes fonctions pour donner éventuellement un rayonnement au Mali A et répondre aux aspirations de leurs concitoyens.
Quelle note donnerait-on aux gouvernements successifs de 1992 à 2012 ? Mon humble avis est qu’ils ont surtout réussi à tromper et les Maliens et le monde extérieur ; il a fallu juste une saute d’humeur de soldats faméliques et la pression de quelques mercenaires revenus de Lybie pour que le Mali se retrouve amputé comme un malade atteint de gangrène, sans dignité, sans perspective a part des querelles pour les postes ministériels et l’éligibilité de tel ou tel homme politique à se porter candidat aux élections présidentielles prochaines. Les dirigeants démocrates ont simplement échoué à bâtir des institutions solides et fonctionnelles. Le Mal du Mali A, c’est le pauvre et pathétique leadership politique. Ce mauvais leadership n’est pas cependant une fatalité ; on peut le changer….. si on veut.
Un Mali B exige la construction d’une Nation, pas une simple construction institutionnelle avec un texte fondamental proclamant un « Mali un et indivisible » mais celle qui rassemble désormais toutes les composantes ethniques en les refondant dans de nouvelles valeurs de complémentarité et de solidarité humaine. Un Mali B ne devra pas être une juxtaposition ethnico-régionaliste consistant à créer des régions nouvelles et des Cercles aux configurations ethniques pour donner de la représentation dans les assemblées électives à des groupes ethniques spécifiques. Un Mali nouveau, c’est par exemple un Bwa ou Soninké, député de Kidal avec le consentement et le soutien des Touarègues et des autres groupes ethniques, ayant dans son agenda politique la satisfaction des besoins de ses électeurs tout en gardant à l’esprit que les intérêts de ses électeurs ne sauraient être au-dessus de ceux des autres Maliens. Il ne faut cependant pas simplifier cette tâche ; elle est difficile, jonchée d’embûches, exige des solutions économiques et il faut surtout s’asseoir autour de la table, débattre, contester, apprendre les uns des autres, faire des compromis pour pouvoir avancer.
La transition actuelle en offre l’opportunité ; si le Mali A rate la transition actuelle, alors le groupe MNLA aura bien eu raison de demander son indépendance car on ne réussira jamais à construire une Nation, on ne réussira qu’à taire les revendications ethniques et régionalistes du moment avant de les voir réapparaitre au bout de quelques années et alors on prendra les mêmes et on recommencera. Je quitterais bien le Mali A pour un Mali B.

Souraka

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