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Conjurer le cycle de violence
Publié le mardi 15 mai 2012   |  LeRepublicainmali




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Ce n’est plus le temps où le pouvoir était obtenu par le bout des armes, le temps d’un coup d’Etat souvent par procuration, ces genres d’intervention militaires à la suite desquels s’il n’a pas péri dans une action similaire, le putschiste resterait à la tête pour une, deux ou trois décennies. Un pouvoir sans partage, une économie partagée avec les belles et les beaux de la belle famille, et une influence terrible sur les libertés individuelles et collectives, ainsi que la vie sociale. Le temps de ce pouvoir dictatorial est révolu et à défaut d’un rapport de force favorable pour l’empêcher à l’interne, la communauté internationale, malgré les travers qu’elle comporte, ne le permettrait plus. Pour autant le Mali est présentement plongé dans une crise sans précédent dû à un coup d’Etat, et les Maliens ne parviennent pas à se sortir de là. Le recours à la Cedeao n’a pas permis de sortir de l’auberge. Qu’est ce qui bloque le processus de normalisation de la vie publique au Mali et quelles sont les voies de sorties de crise? C’est à cela que les forces vives maliennes et la communauté internationale réfléchissent depuis le 22 mars, date du coup d’Etat dirigé par le Capitaine Amadou Sanogo qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré.

Blocage de la normalisation

A la veille du coup d’Etat du 22 mars, c’est-à-dire, les jours, semaines et mois qui l’ont précédé, les signes avant-coureurs ne se faisaient pas rares, au point que le Président Amadou Toumani Touré en a fait cas le 8 mars. La situation recelait un coup d’Etat, avait-il dit. C’était une évidence pour tout homme averti. Un projet de révision constitutionnelle largement contesté, des élections mal emmanchées, faute de fichier crédible, un marché douteux sur la fourniture des matériels électoraux, une dignité de Malien écorné parce qu’une armée n’étant pas à mesure de défendre l’intégrité territoriale, la sécurité des personnes et des biens du Mali. La rue devint le moyen d’expression privilégiée des populations, face à la situation de vaste mécontentement et le manque d’attention accordée par les pouvoirs publics. A la différence de la ‘’Comode’’ et du ‘’Collectif Touche pas à ma constitution’’, dont les manifestations de rue étaient pacifiques, les marches des femmes et des enfants des camps contre les mauvaises conditions de l’armée au front ont été d’une rare violence, avec des casses, barricades et incendies dans les rues de Bamako, de Kati et dans certains camps à l’intérieur du pays. Ces manifestations populaires, les unes plus violentes que les autres ont préparé le terrain à un coup d’Etat, en contribuant normalement à affaiblir un régime faussement consensuel. Parce que, malgré toutes ces contestations publiques et fortement médiatisées, le pouvoir maintenait allégrement le referendum et l’élection sans le fichier qu’il fallait, et les replis stratégiques de l’armée avec la bénédiction des pouvoirs publics faisaient la saison, frappant les pauvres Maliens dans la seule chose qu’ils ont, la dignité. Devoir de mémoire ! Devoir de mémoire ! Après la prise de conscience des militaires du Cnrdre, contraints de mettre à la poubelle leur acte fondamental n°1, et de rétablir la constitution du 25 février 1992, conformément à l’engagement solennel du 1er avril 2012, matérialisé par l’accord cadre du 6 avril entre le Cnrdre et la Cedeao, les acteurs du jeu politique doivent s’interroger sur les évènement assez sanglants du 30 avril dernier et y prendre date pour éviter au pays de plonger dans un cycle de violence qui n’arrangerait aucun ami du Mali, encore moins un Malien. Taire les passions et s’engouffrer dans les brèches qui ouvrent la voie sur un Mali refusant la guerre civile, c’est la donne qui aura du mal à se frayer un chemin, mais c’est la voie noble qui épargne le pays d’un cycle de violence.

B. Daou

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