Lors d’une visite mardi dernier au Maroc, le représentant spécial des Nations unies pour le Sahel a déçu l’espoir de nombreux Maliens de recouvrer rapidement l’intégrité du territoire en annonçant que l’intervention militaire ne sera pas possible avant plusieurs mois, précisément pas avant septembre 2013. La position de Romano Prodi se trouve être partagée par de nombreux experts qui expliquent preuves à l’appui que les troupes ne seront pas prêtes avant cette date.
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi
Les Maliens devront encore prendre leur mal en patience dans la reconquête du Nord du pays occupé depuis plusieurs mois par différentes bandes armées. Lors d’une visite au Maroc mardi, le représentant spécial des Nations unies pour le Sahel a en effet refroidi l’ardeur de nombreux Maliens en annonçant que l’intervention militaire ne sera pas possible avant plusieurs mois, précisément « pas avant septembre 2013″.
Ce n’est pas un ou deux experts qui le pensent, mais tous, insiste Romano Prodi qui souligne que tous sont d’accord pour dire qu’une intervention militaire ne pourra avoir lieu qu’en septembre 2013. De source diplomatique française, il faudra en effet compter 7 à 8 semaines de formation pour chaque bataillon de l’armée malienne qui sera envoyé au nord, soit au moins un délai de 6 mois à compter de janvier prochain, date à laquelle les Européens se disent prêts à déployer quelque 250 formateurs.
Il faut aussi compter sur un délai de préparation des 3300 hommes de la Cédéao et des autres pays associés qui interviendront, et d’ici-là trouver le financement pour l’ensemble des troupes. Au-delà des délais techniques incompressibles, il y a aussi une question de priorité. L’heure est, semble-t-il, de plus en plus à la négociation. « Ma mission, c’est de faire tout pour la paix et d’éviter la guerre », a précisé Romano Prodi dans une déclaration faite il y a deux jours. Une position maintes fois réitérée par l’Algérie et partagée par le Maroc, qui souhaite épuiser « toutes les solutions pacifiques ».
On dit que cette position en théorie est partagée par les autorités de la transition toutefois accusées par la communauté internationale de trainer les pieds pour la mise en place d’une structure nationale de négociation avec les groupes qui occupent le Nord.