Avec l’enlèvement d’un ressortissant français à Diéma, le 20 novembre 2012, l’image de notre pays se dégrade encore un peu plus. Il y a urgence à agir et plus vite ce sera, mieux cela vaudra. En plus de l’occupation des 2/3 du territoire sous leur contrôle exclusif, les terroristes prouvent ainsi qu’ils peuvent frapper partout quand ils veulent et comme ils le veulent.
Islamistes du Mujao à Gao au Mali (Reuters)
Ainsi donc, le Mujao (branche dite dissidente d’Aqmi) peut se permettre des incursions en pleine région de Kayes pour kidnapper des gens ! Depuis janvier 2012, le Mali est un pays en état de guerre. Pourquoi ne pas prendre des mesures conséquentes en vue d’une sécurisation plus efficace du territoire, du moins dans sa partie non occupée ?
Pour moins que ça, certains pays n’hésiteraient sûrement pas de décréter l’état d’urgence et appeler à la mobilisation générale. Que font nos stratèges militaires et autres spécialistes des questions de sécurité pour enrayer le fléau ? Autant de questions dont les réponses contribueraient à rassurer davantage les populations et les partenaires de notre pays.
S’il est vrai que le risque zéro n’existe nulle part en matière de sécurité, mais le statut du Mali est en train de changer de façon radicale de pays de « destination » (quelle honte) pour des otages enlevés ailleurs, en terrain d’opérations de rapt d’étrangers. Toutes choses qui détériorent encore un peu plus l’image déjà exécrable de ce pays cité en exemple il n’y a pas encore longtemps.
Les autorités doivent agir et vite. Sinon, pire situation pourrait arriver, si rien n’est fait. Faudrait-il attendre la communauté internationale pour assurer la sécurité de ceux qui font le choix de vivre chez nous et avec nous malgré les difficultés actuelles ? Bien sûr que non !
Cela relève de la seule et unique responsabilité du gouvernement de la République à travers les structures en charge de ces questions. L’apport des partenaires vient après que l’Etat eut joué toute sa partition. En plus de l’Etat, les populations, toutes confondues, devraient également s’impliquer dans ce combat pernicieux et très complexe contre le terrorisme et le narcotrafic.
En effet, si l’on se réfère à l’enlèvement de ce Français, d’origine portugaise, Gilberto Rodrigues Leal, âgé de 61 ans, le mardi 20 novembre dernier, à Diéma, ville située dans le Sud-ouest du pays, précisément dans la région de Kayes frontalière avec la Mauritanie, plusieurs zones d’ombre entachent cette opération.
Selon RFI et plusieurs sources concordantes, il aurait été enlevé par un groupe de 6 à 7 personnes enturbannées et toutes armées à bord d’un véhicule 4×4. Comment un tel véhicule, avec à son bord des gens de telles spécificités, peut-il allègrement circuler dans le Mali d’aujourd’hui sans éveiller le moindre soupçon, ni attirer la moindre attention ?
L’intéressé provenant de Mauritanie, est-ce à dire que ses ravisseurs l’ont suivi depuis le territoire mauritanien ? Si oui, pourquoi ont-ils attendu qu’il soit au Mali pour procéder à son enlèvement ? Autant de questions sans réponses que les enquêtes doivent permettre d’élucider et le plus tôt serait le mieux, car cet énième enlèvement d’étranger en territoire malien pourrait provoquer une certaine psychose au sein des populations, en général et des Occidentaux, en particulier.
D’où la nécessité, pour le gouvernement et singulièrement nos forces de défense et de sécurité, de tout mettre en œuvre pour circonscrire le mal à la source. La sécurité du reste du territoire ne peut être liée à une éventuelle intervention militaire dans le Nord. Intervention étrangère ou non, l’Etat se doit de continuer à assurer ses missions régaliennes, dont la sécurité est un pan essentiel, voire primordial. Sinon, il aurait encore failli, une fois de plus.