Depuis le coup d’Etat du 22 Mars 2012, les artistes et autres acteurs du monde de la culture connaissent des difficultés. Les sumu, concerts et autres espaces de distraction se font rares, les quelques activités auxquelles les artistes participent deviennent minimes.
Rarement, on entend qu’il y a un concert au palais de la culture, au CICB ou au Babemba. Pour les griottes et griots, ça va encore, parce qu’ils ont des Djatigui qui continuent tant bien que mal à les supporter, même là encore ce n’est pas évident. Pour ce qui est des artistes surtout ceux qui ne chantent pas les louanges, c’est un véritable casse tête, pas d’animation, pas de spectacle encore moins de contrat. Certains ont tout simplement regagné leurs villages pendant l’hivernage surtout les balafonistes, la plupart était dans les champs, comme certains artistes du Wassoulou. ‘‘ Si on ne chante pas pour vivre, on peut cultiver pour vivre de notre labeur, surtout que Bamako devient de plus en plus chere et personne ne sait à quand la fin de cette crise » nous a déclaré un jeune artiste du Wassoulou qui est parti faire 5 hectares de mil et maïs. Tout le monde n’a pas de champ. Pour eux, c’est l’Etat qui doit voir ce qu’il peut faire pour les artistes. Certains grands artistes pensent que le ministère de la culture n’est pas indiqué , parce que depuis l’arrivée du nouveau ministre, il ne s’est contenté que d’envoyer des correspondances aux grands artistes pour leur dire qu’il est nommé pas plus. Il ne pose aucun acte pour recevoir les artistes, histoire de leur demander comment faire face à la crise. Car de nos jours, l’inquiétude est grande chez les acteurs du 7ème art, eux qui doivent aller défendre le Mali au Burkina Faso pour le fespaco 2013. La question de la participation du Mali est sur toutes les lèvres. Les cinéastes ne savent pas comment ça va se passer. Dans ces conditions le Mali ira t-il à Ouagadougou ? Etant donné que le département de la culture ne se soucie même pas de cela. Il y a aussi d’autres activités culturelles dont les financements sont bloqués par le ministère de la culture. La biennale artistique et culturelle 2012, dont l’organisation avait été accélérée n’est plus à l’ordre du jour, alors que l’événement était prévu pour le mois de décembre prochain à Mopti. Seul espoir, le festival sur le Niger à Ségou. Les organisateurs sont à pied d’œuvre. Cet événement aura lieu malgré la crise selon ses organisateurs.
Pour les artistes, le ministère de la culture devrait être sur scène plus que le ministère de l’action humanitaire, car le Mali est avant tout culturel. En tout cas beaucoup d’artistes disent avoir été déçus des rencontres qu’ils ont eues avec le ministre de la culture qui ne donne aucune alternative. C’est pourquoi pour faire face à la crise tous les artistes veulent se mettre d’accord sur des projets viables, mais aussi des projets de sortie de crise, qui permettront de donner du boulot à tous les artistes du Mali, peintres, musiciens, comédiens, écrivains, plasticiens, cinéastes etc. Et pour que chacun dans son domaine fasse une proposition en faisant des œuvres sur la crise. Ils veulent aller voir le président de la république afin qu’il finance les artistes. Le noyau dur qui travaille sur le projet attend le retour de Salif Kéïta, Souleymane Cissé. Ils veulent associer tout le monde pour faire une démarche commune, afin que les artistes maliens montrent ce dont ils sont capables.