La plus grande alliance politique au monde, l’Internationale Socialiste vole au secours du Mali. En effet, Bamako a abrité du 10 au 11 avril 2015, les travaux de la réunion du comité Afrique de l’Internationale Socialiste.
C’était à l’hôtel Salam Azalaï sous la présidence du chilien Luis Ayala, Secrétaire Général de l’Internationale sociale, en présence du président du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste, le Béninois Emanuel Golou, les deux représentants de la section malienne de l’organisation à savoir le Dr Boulkassoum Haïdara, président du RPM et le Professeur Tiémoko Sangaré, président par Intérim de l’ADEMA-PASJ.
Le thème principal retenu pour cette rencontre portait sur « Sécurité, démocratie et développement pour les peuples d’Afrique ». Il s’agissait pour les défenseurs de la liberté, la justice et la solidarité d’exprimer leur détermination à soutenir un de leur, SE IBK, dont la patrie est confrontée en ces moments à une crise sécuritaire sans précédent. Durant les deux jours, les participants ont analysé globalement la situation sécuritaire africaine et singulièrement celle dans le sahel.
Dans son mot de bienvenue aux quarante cinq délégations internationales, le président du RPM, Boulkassoum Haïdara, a dit que la présence des membres de l’Internationale socialiste en terre africaine du Mali, en cette période de crise sécuritaire constitue un soutien profondément humanitaire qui sera gravé dans la mémoire du peuple malien.
Selon lui, la paix est une condition préalable pour instaurer les bases du développement, de la liberté et de la démocratie. Pour lui, il s’agit de renforcer les valeurs démocratiques en Afrique à travers une véritable intégration sous régionale. A sa suite, le président par intérim de l’ADEMA-PASJ, a pour sa part indiqué que la section malienne de l’Internationale socialiste est honorée par le choix porté sur le Mali pour abriter cette réunion. Ce geste selon Tiémoko Sangaré, est une marque de considération qui réconforte le RPM et l’ADEMA. Il a précisé que le thème de la rencontre traduit la volonté de l’organisation Internationale à trouver des solutions aux difficultés majeures du peuple malien.
Prenant la parole, le président du Comité Afrique de l’Internationale Socialiste, Emanuel Golou, a laissé entendre que « la présence de l’organisation au mali est l’expression de sa détermination à soutenir le camarade Ibrahim Boubacar Keïta, confronté en ces moments à une crise sécuritaire sans précèdent. ». Il a d’abord adressé ses félicitations au gouvernement du Mali pour être parvenu à un accord de paix issu de la réconciliation nationale avant d’attirer l’attention de l’assistance sur la problématique de la sécurité du continent africain. Pour Emanuel Golou, le continent africain très agité avec des conflits meurtriers et dévastateurs, accueille le plus grand nombre des missions des Nations Unies.
A ses dires l’Afrique subit de plus en plus les assauts d’un terrorisme aveugle qui tape n’importe où et n’importe quel moment. Selon le Béninois, pendant longtemps, les Etats qui n’ont pas mis en œuvre de véritables politiques de lutte contre le terrorisme, réagissent au coup par coup pour prendre des mesures ponctuelles. Le président du comité Afrique de l’I.S de rappeler que l’Union Africaine a pourtant conçu une ambiance architecturale de paix dotée d’un mécanisme de prévention de gestion et de règlement de conflit.
Il a été à cet effet souligné que cette machinerie ne tourne pas. Selon lui, la formule au problème africain est devenue incantatoire. Pour relever les défis de l’insécurité en Afrique, Emmanuel Golou a mis l’accent sur la coordination des forces à l’échelle mondiale car dit-il la lutte contre le terrorisme n’est pas l’affaire d’un seul, mais plutôt de tous les pays. A en croire Mr Golou, il s’agit pour les Etats Africains de créer un fond spécial pour réduire la dépendance vis à vis des partenaires Techniques et financiers. Pour lui, il faut un effort collectif continental pour soutenir les forces d’intervention à travers la création d’une taxe.
Toutefois, il a précisé que l’enracinement de la démocratie en Afrique passe aussi par des reformes politiques et économiques pour faire face à la pauvreté et au sous développement. Il a ensuite fait comprendre que le combat de l’Internationale socialiste est de garantir la paix et d’offrir de nouvelles opportunités aux citoyens africains. Emmanuel Golou a déclaré que son organisation n’est pas une doctrine figée, plutôt une institution qui a toujours placé l’homme au cœur de son projet. Pour terminer, il a invité les dirigeants au respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles notamment celles liées au mandat présidentiel.
A l’ouverture de la réunion, le secrétaire général de l’Internationale socialiste, Luis Ayala a affirmé que « la paix n’est pas tout .Mais l’expérience a montré que sans paix, rien n’est possible. Il s’agit de lutter contre la peur, la pauvreté et le terrorisme. » . Pour lui « IBK est un symbole pour la paix et la démocratie dans le continent. ».
A l’issue des discussions riches et fructueuses les participants ont fait une déclaration. A propos de la première thématique relative au terrorisme au Sahel, il ressort que les principales causes de la criminalité transnationale sont liées aux fragilités étatiques et écologiques, et les déficits structurels. Parmi les solutions préconisées à cet état de fait, la réunion a indiqué la reforme du secteur de la justice, l’intégration de la sécurité dans la gouvernance démocratique, la création des cadres de concertation et de coordination des services de renseignements et d’entre-aide judiciaire au niveau sous régional.
En ce qui concerne la communication sur les libertés, les droits de l’homme et le développement par la démocratie, la réunion a recommandé le retour aux valeurs cardinales de l’IS, le meilleur encadrement des acteurs politiques, le renforcement de la culture politique de l’IS, l’éducation religieuse pour contrer l’islam politique, le renforcement des capacités des professionnels de la presse publique et privée.
Jean GOÏTA