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Mohammed Agoumi, directeur général délégué de la BMCE BANK : « Les marocains sont derrière l’Etat du Mali pour l’avenir de la BDM»
Publié le lundi 13 avril 2015  |  L’Indicateur Renouveau
49ème
© aBamako.com par Momo
49ème session ordinaire du conseil d’administration de la BDM SA
Bamako, le 27 décembre 2014. M. Abdoulaye Daffé, PDG de la BDM-sa a présidé la 49ème session ordinaire du conseil d’administration de la BDM SA, en présence de M. Mohamed Agouni, l’administrateur de la BMCE.




Réunis en Assemblée générale samedi dernier, les actionnaires de la Banque de développement pour le Mali (BDM-SA) ont adopté un pacte d’actionnaires. Nous nous sommes entretenus avec le représentant de l’actionnaire majoritaire en l’occurrence Mohammed Agoumi, directeur général délégué de la BMCE Bank du Maroc. « Les marocains sont derrière l’Etat du Mali pour l’avenir de la BDM. Toutes les décisions stratégiques qui vont être prises, nous serons toujours minoritaires. Ce sont les maliens qui seront majoritaires, très largement majoritaires», a-t-il confié.

Comment s’est passée l’assemblée générale de la BDM-Sa ?

L’assemblée générale a été extrêmement constructive, beaucoup de débats. Je crois que toutes les résolutions ont été adoptées par les actionnaires. Il y a eu beaucoup de débats entre les actionnaires institutionnels et ceux privés qui ont apporté également leur point de vue. Notamment sur le pacte d’actionnaires qui a été signé entre l’Etat, la BOAD et la BMCE. Et qui est ouvert à tous les autres actionnaires qui souhaitent y adhérer.

Quelles ont été les grandes décisions ?

D’abord le pacte d’actionnaires qui a été signé aujourd’hui à été présenté à l’assemblée générale. Là, il n’y a pas de vote mais ca acte le fait qu’un groupe d’actionnaires qui représente 72% des actions qui œuvrent ensemble pour l’avenir de la BMD. En plus, tous les autres actionnaires peuvent à n’importe quel moment rejoindre ce groupe d’actionnaires, c’est complètement ouvert. Alors, je sais qu’il y a beaucoup de chose qui ont été dites sur ce pacte. Mais ce que l’on peut dire simplement, c’est que beaucoup d’échanges ont eu lieux entre les actionnaires pour intégrer toutes les remarques sur le projet initial qui avait été présenté. Ce que l’on peut dire, le pacte qui a été signé aujourd’hui est quelque chose d’équilibrer qui permet simplement de formaliser les relations entre ces actionnaires institutionnels pour définir à la fois la gouvernance mais également tous ce qui concerne l’avenir stratégique de la BDM.

Quelle ont été les innovations ?

On peut citer trois innovations majeures. La première c’est le fait que désormais l’organisation de la gouvernance de la BDM sera via un président du conseil d’administration et un directeur général, alors qu’aujourd’hui, le PDG cumule les deux fonctions. Nous estimons que cette régularisation entre guillemet de la gouvernance est conforme à l’esprit souhaité par la loi bancaire et souhaité également par l’OHADA. Donc, ce point là a été acté. Le deuxième point sur lequel on peut insister, c’est que la représentation dans le conseil d’administration de la BDM se fera de la manière suivante : nous allons proposer à l’assemblée générale extraordinaire de stipuler que l’Etat malien en tout état de cause aura 3 représentants, qu’il y aura 2 administrateurs complètement indépendants de tous les actionnaires et que les autres actionnaires auront droit pour chaque 10% de détention en capitale à un administrateur comme ca tout le monde est logé à la même enseigne.

Quelle l’incidence peut avoir ces reformes sur la performance de la Banque ?

Ce dont on a besoin par de dessus tout maintenant à la BDM, c’est beaucoup de sérénité. Je pense que les deux ou trois derniers mois ont été mouvants. Beaucoup de choses ont été dites malheureusement ne correspondants pas à la réalité de la BDM. Je pense que le Mali dispose à travers la BDM d’un outil extraordinaire et qu’autant la BMCE et la BOAD veulent absolument suivre et être suivant de l’Etat du Mali pour les décisions sur l’avenir de la BDM. C’est l’Etat du Mali, qui toujours par sa représentation, par son ministre des finances, quel que soit le ministre des finances, qui mènera la danse sur l’avenir de la BDM. Ce que nous allons apporter comme nous l’avons fait par le passé, là il y a pas innovation, c’est simplement un savoir faire bancaire d’un groupe aujourd’hui qui est présent dans 32 pays. Nous n’avons aucune velléité expansionniste à la BDM. J’en veux pour preuve, c’est le troisième sujet sur lequel on peut dire qu’il y a eu innovation, ce que nous nous sommes engagés à ne jamais dépasser la minorité de blocage.

Est ce qu’on peut dire que le Maroc est avec le Mali par rapport à la BDM ?

Les marocains sont derrière l’Etat du Mali pour l’avenir de la BDM. Toutes les décisions stratégiques qui vont être prises, nous serons toujours minoritaires. Ce sont les maliens qui seront majoritaires, très largement majoritaires. Nous n’aurons jamais ne serait ce que la minorité de blocage pour bloquer une décision stratégique. Donc, en tout état de cause, nous serons derrière l’Etat du Mali. Et notre souhait c’est qu’avec la BOAD, on forme un groupe d’actionnaires qui soit une force de propositions et de décisions pour encourager le développement de la BDM.

Quelles sont les perspectives ?

Je pense qu’il y a deux perspectives importantes. D’abord au niveau national, la BDM se doit désormais de recouvrer des parts des marchés qu’elle a perdues ces dernières années. Nous souhaitons avec l’Etat du Mali que la BDM soit un acteur majeur du développement de l’entreprenariat au Mali. Et donc pour nous, donner du crédit, collecter des dépôts, ce sont des activités majeures et nécessaires pour une banque leader sur le marché. Et nous souhaitions que la BDM reste banque leader sur le marché malien. Ensuite, la deuxième perspective, ca concerne l’international, la BDM souhaite désormais être un groupe régional. Et donc, se sont ouvertes avec notre appui total, les filiales de Côte d’ivoire, du Burkina Faso et de la Guinée Bissau. Et nous espérons que ce développement international de la BDM continuera pour en faire un des groupes qui comptent dans la sous-région.

La venue d’un ancien Premier ministre à la tête du conseil d’administrateur peut changer quelque chose ?

C’est une décision qui aujourd’hui n’est pas prise, donc, je ne peux pas en parler. Ce que je peux dire c’est que depuis que monsieur le Premier ministre Ag Hamani est avec nous au conseil, c’est à la fois une joie et un honneur de l’avoir autour de la table.

Entretien réalisé par Alpha Mahamane Cissé
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