La déclaration attribuée au Premier ministre Modibo Kéïta comme quoi la Coordination des Mouvements de l'Azawad (regroupant le Mnla, le Hcua, le Maa) paraphera le projet d’accord de paix d’Alger serait-elle infondée ou a t-elle été simplement démentie? C’est selon.
Ce qui est sûr c’est que l’Algérie, en sa qualité de chef de file de la médiation avait informé, le jeudi 9 avril 2015, l’ensemble des parties prenantes au processus du dialogue inclusif inter-maliens qu’une cérémonie symbolique de paraphe du projet d’accord de paix se déroulera le 15 avril courant à Alger.
Le médiateur informait eegalement que la Coordination des Mouvements de l’Azawad (regroupant le Mnla, le Hcua, le Maa) avait donné son accord pour “procéder au paraphe de l’accord” de paix.
C’est certainement à la suite de cette invitation algérienne et de l’assurance donnée comme quoi la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) a “notifié sa décision de procéder au paraphe de l’accord” que le Premier ministre Modibo Kéïita a dû faire la déclaration à lui attribuée.
Mais dès le lendemain de ces annonces, algérienne et malienne, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) a publié un communiqué pour démentir qu’elle paraphera le projet d’accord de paix. En effet, le vendredi 10 avril 2015, la Coordination des mouvements de l’Azawad déclarait “qu’elle ne pourra pas parapher “l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali” dans son état actuel et à la date indiquée” et réitérait “son attachement à la prise en compte des amendements qu’elle a remis à la mission internationale, le 17 mars 2015 à Kidal, amendements qui constituent l’essentiel des revendications de l’Azawad”.
Le porte-parole du Mnla, Moussa Ag Attaher, a lui déclaré à la presse que “Nous confirmons que les mouvements réunis au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, la Cma, ont décidé suite à de larges consultations et des échanges de ne pas parapher les documents dits « Accord pour la paix et la réconciliation au Mali”. Le point crucial qui constitue l’épine dorsale des aspirations légitimes du pays de l’Azawad, c’est la réalité du statut politique et juridique de l’Azawad, et ce statut est complètement ignoré dans les documents, alors que ce statut politique demeure le nerf de notre lutte et de notre combat depuis toujours.”
Faut-il croire le porte-parole du Mnla lorsqu’il déclare que la décision de ne pas parapher l’accord de paix est commune aux membres de la Cordination des Mouvements de l’Azawad? Attendons le 15 avril pour voir la suite. Mais si cela s’avérait être fondé, alors il faudrait en conclure que l’impasse est totale dans ce dossier de paraphe de l’accord de paix et de réconciliation au Mali.
Cet ultime rejet par le Mnla et ses alliés après que le Gouvernement du Mali ait appelé, jeudi dernier, l’Onu à demander à la Cordination des Mouvements de l’Azawad de parapher l’accord de paix. Et d’envisager des sanctions à l’encontre de tous ceux qui se mettent en travers du processus de paix.
A la suite cette demande par le Mali, le Conseil de Sécurité de l’Onu a “engagé les groupes armés de la Coordination à signer le projet d’accord et demandé à tous les acteurs d’user de leur influence sur les parties maliennes à cette fin”. Apparemment cette injonction du Conseil de Sécurité est tombée dans ldes oreilles bien sourdes. Le Mnla et ses alliés ayant décidé de s’en tenir à leur refus de parapher.
Baba SANGARÉ