Elu à la magistrature suprême lors des élections présidentielles de 2013 avec 77% des voix exprimées, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta avait garanti la paix aux Maliens en promettant le bâton aux rebelles « pour l’honneur et la dignité des Maliens », disait-il. « Aucun groupe armé ne saurait se hisser à mon niveau », jurait le Président de la République dans l’enthousiasme de sa brillante élection. Et depuis, le Président IBK aura tout essayé en vain. En vrai Kankélétigui, il a, d’abord, tenté l’épreuve de la force le 21 mars 2014 suite à la visite de l’ex Premier ministre, Moussa Mara à Kidal qui s’est soldée par un cuisant échec. Réduit par la suite à utiliser la carotte (le dialogue) après avoir décrété un cessez-le-feu « unilatéral » au lendemain d’une guerre mal préparée à Kidal, le Président IBK surprend les Maliens en devenant l’apôtre du dialogue qu’il avait lui-même exclu avec des groupes armés. Revirement spectaculaire du discours, il les appelle « nos frères maliens ». Et depuis, c’est 10 mois de course effrénée, derrière les rebelles, pour trouver un accord. Résultat : en dix mois de gestion, un document paraphé le 1er mars 2015 qu’il appelle accord sans l’être pour la partie belligérante, la CMA. Un document avec lequel les Maliens ne sont pas d’accord, présenté aux Maliens comme étant un trophée de dialogue arraché à Alger, faisant croire que la situation est désormais sous contrôle. Le régime se voit une fois de plus défier par les groupes armés qui s’opposent catégoriquement au paraphe du document. Et ce n’est que plus d’un mois après son paraphe unilatéral que le Premier ministre, Modibo Kéïta rassemble, le 9 avril 2015, toute la classe politique malienne et les représentants de la société civile à la primature pour leur annoncer la bonne nouvelle : le paraphe par les rebelles kidalois de l’Accord d’Alger le 15 avril 2015. C’est ce que le chef de l’exécutif malien tenait, personnellement, à partager avec les Maliens. Et comme pour dire que le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement, dépassés ont laissé le sort du Mali entre les seules mains de la médiation internationale et des groupes armés, l’information à peine annoncée a été démentie par la Coordination des Mouvements de l’Azawad qui persiste dans son refus à parapher le document. Où est la crédibilité du Président IBK et de son gouvernement dans la gestion de la crise du nord? Trop d’effets d’annonce et peu de résultats concrets. Et les Maliens commencent à en avoir marre ? Y’en a Marre !!!
Youssouf Z KEITA