Des lendemains difficiles au Faso
Le Conseil National de Transition du Burkina Faso, est allé jusqu’au
bout de sa logique, en votant une loi électorale excluant des
burkinabés considérés comme faisant partie du groupe de parias
politiques, pardon du groupe qui a soutenu le Président Compaoré dans
sa volonté de modification de la Constitution.
Tous ceux qui ont occupé un poste de premier rang sous le régime
balayé par la révolution d’octobre 2014, sont exclus des scrutins à
venir, la présidentielle en premier lieu. La loi en question a été
sans doute initiée et votée par le CNT. Un coup absolument très dur
pour les cadres et militants de la CDP, l’ancien parti majoritaire
qui, n’a eu d’autres choix que de démissionner en bloc de l’instance
suprême du pays. Le Burkina du CNT est – il déjà parti à la chasse
aux sorcières, il ne s’y prendrait pas autrement. A l’annonce de la
nouvelle, c’est des voix qui se sont élevées un peu partout à
l’intérieur mais aussi dans la sous-région et dans le reste du monde.
Le CNT se croit tout permis, s’est exclamé Djibril Bassolé, candidat
potentiel depuis l’Arabie Saoudite où il se trouverait toujours en
mission. Pour l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Burkina
Faso, les nouvelles autorités et partant les politiques issus de la
révolution d’octobre, ont peur et ne voudraient pour rien au monde, se
trouver face aux redoutables politiques de la CDP et des autres partis
politiques si injustement frappés. La nouvelle loi traduit tout
simplement le profond ressentiment de certains burkinabés à l’endroit
d’autres, chose qui pourrait conduire à toutes sortes de dérives
politiques. Maintenant que le mal est fait, existe t – il un recours
pour les exclus?
Sory de Motti