A Bamako, les usagers de la circulation faisaient montre de civisme. A l’occasion, ils fournissaient des efforts afin de respecter les consignes élémentaires au niveau de la conduite : feux tricolores, panneaux de signalisation et sens interdits. L’usager craignait surtout de se faire verbaliser par l’agent de police. C’était là une période où l’uniforme était très respecté. Mais autre temps, autres mœurs ! A cause de la multiplication de comportements qui jurent avec le professionnalisme et l’éthique, des policiers de la CCR (Compagnie de la circulation routière) sont devenus la risée de tous : chauffeurs de véhicules de transport et d’autres usagers. En effet, la rackette policière a atteint un seuil qui dépasse l’entendement. Jadis, le policier n’hésitait pas à tendre la main pour un billet de 1000 francs CFA. Aujourd’hui, un nouveau phénomène est apparu avec la circulation des motos taxi. En effet, les conducteurs de ces engins à trois roues narguent les policiers. Très régulièrement, ils obligent nos policiers à les pourchasser sur une longue distance, avant de jeter « l’amende », une pièce de 500 francs CFA qui semble être une règle prescrite.
Cette situation, qui ne fait pas honneur à notre police, interpelle, en premier lieu, le ministre de la sécurité. Qui dès sa nomination à la tête de ce département, avait juré de redorer le blason de nos forces de sécurité… Vaine promesse.
TRAQUE DES VEHICULES NON IMMATRICULES
Le risque de révolte
Depuis l’attentat de la terrasse le samedi 7 mars 2015, une guerre sans merci a été déclenchée contre les véhicules non immatriculés. Tous les services de la police ont été réquisitionnés. Des patrouilles terrestres nocturnes organisées ont permis de mettre en fourrière des dizaines de véhicules aux immatriculations CH. Une autre mesure était en gestation, mais elle a été annulée à la dernière minute. Et pour cause.
Une patrouille mixte devrait être organisée pour traquer les véhicules sans immatriculation, c’est à dire les CH. C’est dans ce cadre qu’une sensibilisation a eu lieu au Groupement Mobile de Sécurité pour demander aux policiers de faire profil bas avec leurs véhicules non immatriculés. Parce que la gendarmerie devrait s’occuper du cas des policiers, et celui des gendarmes confié à la police militaire. Cela n’est pas sans conséquence, compte tenu de la confraternité et la solidarité entre les différents corps habillés. Entre temps il y’a eu deux morts au cours des opérations de traque des véhicules avec CH. La garde et la police nationales ont été indexées. Face ce dilemme et le risque d’une éventuelle révolte de la population exacerbée par le cas des porteurs qui ne sont nullement inquiètes, les autorités de la sécurité ont différé cette vaste opération. En attendant certains policiers ont quand même mis en fourrière des véhicules non immatriculés.
Sambou Diarra