Recrudescence de l'insécurité dans le nord mais aussi dans le centre et le sud du pays à travers des attaques à la roquette et tirs d'obus, attentats et explosions de mines faisant des pertes en vies humaines ; indisponibilité des cartes d'identité et autres passeports.
Le spectacle est désolant et révoltant. Les députés viennent de convoquer le gouvernement en question d’actualité demain à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre Modibo Kéita, le ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Sada Samaké et d’autres membres du gouvernement seront au banc des accusés pour s’expliquer devant les représentants du peuple.
La séance plénière de l’Assemblée nationale de demain, jeudi 16 avril 2015, Place de la République a, au premier point de son ordre du jour, une question d’actualité relative à l’insécurité dans le pays. Les députés soumettront les membres du gouvernement aux questions relatives aux dispositions prises ou en voie d’être prises pour enrayer les menaces sécuritaires de tous ordres dans différentes parties du territoire national.
On annonce que des députés comme Moussa Tembiné, Moussa Badiaga, Abderhamane Niang, tous du RPM, Ahmada Soukouna, Issa Togo de l’ADEMA-PASJ, Idrissa Sankaré, Aboubacar Bah de l’ASMA-CFP, Me Zoumana N’Tji Doumbia (CDS), Belco Bah (UM-RDA) tous du groupe parlementaire APM, Amadou Cissé, Mody N’Diaye, Dédéou Traoré, Alkaïdi mamoudou Touré, Bréhima Béridogo, tous de l’opposition VRD pourraient intervenir à la tribune pour poser différentes questions au ministre Sada Samaké. Les préoccupations des représentants du peuple tourneraient autour de la lancinante question des mines qui continuent de faire des victimes, les menaces proférées par le Front de libération du Macina avec un certain Amadou Kouffa, que l’on dit doté d’une capacité de nuisance non négligeable. Faut-il rappeler que ce terroriste et ses éléments commettent sporadiquement des exactions et autres violations des droits humains dans les contrées de Diafarabé, Téninkou, Diabaly et ses environs ?
En outre, certaines questions des députés portent sur les énormes difficultés qu’éprouvent des citoyens dans l’acquisition des pièces administratives comme la carte d’identité et le passeport tant à Bamako que dans des localités à l’intérieur du pays. Signalons à titre d’exemple que récemment, dans le cercle de Kangaba, les documents administratifs sont presque introuvables. Ce qui fait que les jeunes sont très remontés contre les représentants locaux de l’Etat. Ils ont tenté de marcher le week-end dernier sur les bureaux du préfet et du Conseil de cercle ainsi que sur la brigade de gendarmerie.
Quand on sait que le pays sort difficilement de la crise politico-sécuritaire, de telles situations de » pénurie orchestrée par l’administration « , selon les termes des personnes en colère ne sont pas de nature à arranger les choses. C’est pourquoi les députés veulent élever la voix pour pousser le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités.
Bruno D SEGBEDI