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IBK finalement «trimballé» par le dossier Nord!
Publié le jeudi 16 avril 2015  |  L’Indépendant
Regroupement
© aBamako.com par as
Regroupement "IBK 2012"
Samedi 23 juin 2012. Bamako. Atelier d`échanges et de reflexion sur les propositions de sortie de crise organise au CICB par le regroupement IBK 2012. Photo : Ibrahim Boubacar Keita (IBK), président du Rassemblement pour le Mali (RPM)




On ne me trimballe pas ! On ne me trimballera pas ! Personne ne me trimballera !", claironnait récemment encore le président de la République lorsqu' il sentait une pression quelconque ou une demande sociale persistante s'exercer sur lui. Plus que trimballé, le chef suprême des armées du Mali est en vérité, hélas, tiré par le bout du nez par les séparatistes kidalois!

Après huit mois de discussions à Alger sur le devenir politico-sécuritaire du Mali, le gouvernement, les mouvements de la plateforme républicaine et les groupes rebelles n’arrivent pas encore à se mettre d’accord pour signer un document de sortie définitive de la crise. Malgré tous les efforts en « offre de paix « faits par le gouvernement, avec à la manœuvre le ministre Abdoulaye Diop, le bellicisme des sécessionnistes de l’Adrar des Ifoghas reste intact. A la main tendue de IBK pour quémander la paix, les va-t-en guerre de Kidal répondent par des attaques meurtrières.

Les récalcitrants du MNLA rechignent à s’engager pleinement dans le processus de paix en paraphant le document d’accord issu du cinquième round des pourparlers. Paraphé par le gouvernement et les mouvements de la plate -forme depuis le 1er mars, l’Accord peine à avoir l’adhésion de quelques irréductibles qui prennent ainsi en otage le Mali et la communauté internationale, décidée à passer plus de temps encore dans la conciliation.

En effet, jouant au dilatoire avec de multiples tergiversations quant à leur volonté à adhérer au processus de paix, les sécessionnistes de l’Adrar des Ifoghas se voient aujourd’hui « sensibilisés ou exhortés « à rentrer dans le train de la paix au Mali. Ce train qui semble avoir pris son départ depuis le quai d’Alger sous l’égide de Ramtane Lamamra, le 1er mars 2015 avec les premiers paraphes de « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali « . Malgré les tirs d’obus et/ou de roquettes, les attaques faisant d’innocentes pertes en vies humaines, les mouvements armés se voient « invités » presque par supplication à la table du paraphe puis de la signature du document faiseur de paix au Mali.

A ce rythme où ils se sentent rois ou du moins adoubés par certaines chancelleries membres de la Médiations internationale, on doit déjà se poser des questions sur la sincérité de ces rebelles invétérés auxquels on finira par arracher une signature. Que vaut alors un tel engagement dans un processus de paix auquel ils n’auront mis ni le cœur (encore faut-il qu’ils en aient) ni la raison mais simplement par…compassion ?

Là se pose d’ores et déjà toute la problématique de la mise en œuvre du document d’Alger que le gouvernement aussi dit avoir accepté, malgré ses douze amendements de taille non pris en compte. En clair, la paix recherchée n’est-elle pas déjà loin du rouleau compresseur que la Communauté internationale hésite à mettre en branle ? En se refusant de mettre à exécution les sanctions prévues contre les torpilleurs du processus de paix, l’ONU et les autres organisations impliquées dans le dossier du nord du Mali retardent simplement l’échéance d’une solution militaire qui, tôt ou tard, apparaîtra incontournable.

Ainsi trimballé, IBK, qui clamait hier qu’un centimètre carré du territoire malien ne sera cédé à aucun groupe, doit finalement se décider à agir. En usant de son influence et de ses relations pour d’abord inverser les positions de force sur le terrain avant d’aller plus sereinement à une table de négociation. Ce n’est qu’à ce prix qu’il fera oublier à son peuple non seulement les humiliations répétitives subies, mais aussi le fait qu’il est déjà trop… « trimballé« .



Bruno Djito SEGBEDJI
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