C’est le troisième report des élections communales et du district de Bamako dû à la situation d’insécurité que traverse le pays. La loi ordonnait seulement deux reports. Après ces deux reports, il fallait des délégations spéciales pour s’occuper des affaires courantes dans les collectivités territoriales. Or, l’expérience en la matière montre que ces délégations spéciales jouent beaucoup sur l’économie. Face a cet état de fait, le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga a initié un projet de loi portant prorogation à titre exceptionnel des mandats des conseils des collectivités territoriales. La dite loi qui proroge le mandat de 6 mois, a été adopté par les députés à la majorité des 136 voix pour, zéro contre et zéro abstention. C’était hier jeudi 16 avril 2015 à la faveur d’une séance plénière à l’hémicycle présidé par l’honorable Issaka Sidibé.
Selon le rapporteur de la commission de l’administration territoriale et de la décentralisation, Labasse Kané, avec ce report, le gouvernement a favorablement donné suite aux appels de la classe politique et de la société civile qui sont des acteurs incontournables dans l’organisation des élections.
Avant d’ajouter que l’article premier de la loi annonce la prorogation du mandat à titre exceptionnel de 6 mois et indique que les futures élections peuvent se tenir avant la fin de cette durée. « Il est donc question d’une prorogation exceptionnelle d’une durée de 6 mois à compter du 26 avril 2015. Cette durée prend en compte les contraintes de délai pour la tenu des élections », a précisé le rapporteur. Au cours des débats, la majorité des députés n’étaient pas du tout d’accord avec ce délai de six mois. Selon eux, ce délai court, ne semble pas objectif.
L’honorable Bréhima Béridogo a fait savoir que le délai de 6 mois est peu car, selon lui, l’administration n’est pas encore redéployé au nord et les refugiés ne sont pas de retour au bercail. « Ce délai ne me parait pas objectif. Six mois seront courts. Il ne faut pas que dans six mois que l’on soit là pour une autre prorogation exceptionnelle. Il faut résoudre le problème une bonne fois pour toute.
Pourquoi pas un an ? », s’est –il interrogé. L’honorable Dédéou Traoré abonde dans le même sens. Est-ce que dans 6 mois, le problème sécuritaire sera meilleur ? Quelle harmonie y’a-t-elle entre cette loi et l’accord d’Alger ?, voila autant de questions posées par l’honorable Traoré. Pour sa part, l’honorable Ould Matali, a souhaité la sécurité sur tout l’ensemble du territoire national avant les élections.
En réponse aux questions des députés, le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a fait savoir qu’il y’aura des mécanismes de suivi pour encadrer les mandats prorogés. A l’en croire, ce délai de six mois est la meilleure alternative. « Je reste optimiste, ce délai peut être écourté si les conditions sont bonnes.
L’adoption de cette loi permettra d’avoir un cadre meilleur », a dit le ministre. Après des débats houleux, la loi a été finalement adopté par 136 voix pour, zéro contre et zéro abstention.C’est donc dire que la prochaine élection communale, régionale et du district est prévue au mois d’octobre 2015.
Aguibou Sogodogo
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Report des élections communales et régionales : Empoignades entre le ministre Abdoulaye I Maïga et le député Yaya Sangaré
A l’ordre du jour de la séance plénière d’hier jeudi 16 avril 2015, à l’Assemblée nationale, il y’avait le projet de loi portant prorogation à titre exceptionnel des mandats des conseils des collectivités territoriales. Au cours des débats pour l’adoption de cette loi, il y’a eu des empoignades entre le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga et le député Yaya Sangaré élu sous les couleurs de l’Adema Pasj.
Les verbes se sont marché dessus quant au rôle du gouvernement et celui du parlement. Le député Yaya Sangaré a accusé le ministre d’avoir annoncé de façon unilatérale le report des élections communales, régionales et du district de Bamako sans consulté le parlement. A l’en croire, le ministre a outrepassé son rôle. Il a affirmé que le ministre n’était pas dans son rôle de proroger de manière unilatérale. « Il faut que chacun reste dans son rôle, le gouvernement a son rôle et le parlement a le sien », a dit l’honorable Sangaré.
Il n’en fallait pas plus pour faire réagir le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. « Notre rôle est d’organiser les élections et nous resterons dans ce cadre. Chacun restera dans son rôle, je vous garantie cela », a répondu le ministre. S’agissant de la sanction des délégations spéciales qui ont fauté, le ministre a fait savoir que s’il y’a des preuves, il y’aura des sanctions. « Ça aussi, c’est notre devoir et notre rôle » indique le ministre.
A la suite de l’honorable Yaya Sangaré, l’honorable Bréhima Bérédogo a vertement interpellé le ministre. « Il ne faut pas que dans six mois l’on soit encore là pour une autre prorogation exceptionnelle. Ce n’est pas sérieux », averti l’honorable Bérédogo. Apparemment furieux, le ministre a répondu : « qu’est ce qui n’est pas sérieux ? ». L’honorable Bérédogo finalement présenté ses excuses au ministre tout en précisant que son intention n’était pas de vexer le ministre.