Le processus de paix au Mali traverse des moments difficiles. Face à cette crise, le président du Collectif des jeunes leaders pour le développement de la Commune VI (CJLDC) a décidé de réagir. Nous lui avons posé quelques questions.
L’Indicateur du Renouveau : Comment appréciez-vous le projet d’accord de paix et le double langage de la CMA pour son paraphe ?
Cheick Oumar Diallo : Nous, Collectif des jeunes leaders pour le développement de la Commune VI nous nous opposons à ce projet d’accord paraphé par le gouvernement et une partie des groupes armés. Il est sans objet. S’agissant de l’attitude des bandits qui refusent de parapher, ils jouent à la diversion. Sinon ce projet d’accord les favorise. En plus, ils savent aussi qu’ils ont en face d’eux des dirigeants qui ne sont pas à la hauteur.
IR : En quoi ce projet n’est pas bon ?
C. O. D. :C’est le fédéralisme qui ne dit pas son nom. Tantôt ils nous parlent de régionalisation poussée. Dans ce cas de figure, les personnes chargées d’assurer la sécurité la région de Kidal ou des régions du Nord ne pourront qu’être les ressortissants de ces localités. Quand vous voulez un conflit qui concerne un peuple, je crois qu’il faut aller à l’écoute de ce peuple. C’est pourquoi, nous les jeunes leaders pensons qu’il faut aller à une concertation nationale. Les Maliens attendaient beaucoup cet accord, mais la montagne a accouché d’une souris. Sinon ce n’était pas la peine de prendre tambour et trompette pour clamer haut et fort la bonté de l’accord.
IR : Vous disiez qu’il ne peut pas avoir de paix sans justice. Pensez-vous qu’il y a injustice dans ce pays ?
C. O. D:Bien sûr il y a injustice dans le pays. Des crimes odieux ont été commis à Kidal. Des préfets et sous-préfets ont été lâchement assassinés ; les auteurs de ces crimes circulent toujours. Ensuite, l’armée a été envoyée à Kidal, après la débâcle. Ni le président IBK ni le Premier ministre à l’époque n’a eu le courage de prendre ses responsabilités pour dire que c’est moi qui ait donné l’ordre d’attaquer en tant que personne morale ou institution ça n’a pas marché pour cette fois mais on va se préparer.
I R : Et pour les auteurs des assassinats des préfets et sous-préfet ?
C. O. D :Ceux-ci doivent être arrêtés, jugés par les tribunaux compétents. Certains parleront de pardon pour la réconciliation, il mais il faut que justice soit faite. C’est aussi le Mali. Ceux qui sont aux affaires aujourd’hui, qu’ils sachent que l’histoire retiendra ce qu’ils ont fait.
IR : L’insécurité est monnaie courante. Les attentats se multiplient au nord comme au sud. De paisibles citoyens sont dépouillés tous les jours. Quelles explications donner à ce phénomène et quelles solutions préconisez-vous ?
C. O. D. :La gestion d’un Etat n’est pas une gestion familiale. Quand vous recrutez des gens par affiliation parentale ou amicale, il faut s’attendre à ce résultat. Un certain général Sada Samaké, comme ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, est un recul pour la jeune générale.
Il y a des hommes compétents, intelligents et doués dans les corps habillés pour sécuriser le Mali. On peut leur faire recours. Nous sommes tous en insécurité. Dans la police par exemple il des y a hommes très dévoués qui doivent être engagés pour sécuriser la ville mais ils sont victimes de certaines pratiques. Bref il n’y a pas l’homme qu’il faut à place qu’il faut.
IR : Comment appréciez-vous la gestion actuel du pouvoir ?
C. O. D :Je suis au regret de vous dire que la gestion des affaires aujourd’hui c’est un pilotage à vue. Personne ne peut dire telle est la conduite à tenir. Il n’a pas de programme élaboré ou on a du mal à suivre le programme. On ne sait pas ce qui est prioritaire ou non. Faut-il sécuriser Bamako ? Chercher à avoir la paix avec les bandits armés et comment ? Faut-il prioriser la relance l’économie malienne, augmentation des salaires… Il faut qu’ils s’expliquent.
Propos recueillis par Maliki Diallo