Dès le départ, les pourparlers devant aboutir à un accord entre l’immensité qu’est le Mali et une minorité de maliens affiliées à des étrangers et terroristes était mal parti. Le groupe de négociateurs maliens n’avait ni la bénédiction du peuple malien ni la culture de la négociation du haut niveau. Ces pourparlers n’avaient pas l’adhésion publique malienne parce que les maliens n’avaient aucune visibilité sur ce qu’il fallait céder ou pas.
L’accord issu de ces pourparlers est une somme d’irresponsabilités avouées par l’exécutif malien. Ceci dit cet accord est la plus belle chose que pourrait obtenir un groupe armé sensé réclamer une répartition juste des ressources du pays. En réalité si le MNLA (CMA=MNLA) avait pour leitmotiv le bien-être des populations, il signerait cet accord qui est en soit un mauvais précédent pour la stabilité du Mali. Mais certaines réalités inclues dans l’accord constituent un piège pour ses ambitions.
En effet le mode d’élection des présidents de région n’est pas un principe favorable au MNLA. Tout recours au suffrage universel serait un échec pour ses représentants. Partant de là, il joue la montre, laisse le statu quo s’installer dans un vide constitutionnel de sorte à mettre et le Mali et la communauté internationale devant le fait accompli.
Le refus de parapher cet accord exprime deux vérités:
-D’une part la volonté manifeste du MNLA et de sa couverture CMA de piétiner toute initiative conduisant à la paix.
-L’illégitimité du président Ibrahim Boubacar Keita qui peine à se faire respecter par la communauté internationale témoin des faits en amont comme en aval.
Si les pourparlers ont eu lieu à Alger, c’est bien parce que la communauté internationale a contraint le Mali à y aller. On peut aisément confirmer que ces pourparlers avaient l’accréditation de cette communauté internationale. Comment expliquer alors qu’elle ne contraint pas le MNLA à parapher un document issu de ces pourparlers. Comment expliquer l’incapacité de la diplomatie malienne à emmener la communauté internationale à mettre une pression diplomatique sur la CMA afin qu’elle paraphe l’accord d’Alger? Notre président serait-il aphone, invisible et inaudible à ce point?
Ces questions nous emmènent à nous en poser d’autres. Que vaut le Mali de IBK sur la scène internationale? Quel est le poids de la diplomatie malienne dans le monde? Y a-t-il un seul puissant pays au monde qui soutienne le Mali?
Le Mali souhaite retourner à la table des négociations mais pour quel but? Souhaite-t-il encore lâcher du terrain à la CMA après tout ce qui a été cédé dans le premier accord ? C’est connu de tous, la CMA réclame l’indépendance d’une partie du Mali et rien d’autre.
En s’entêtant à vouloir retourner à la table des négociations sur cette base, IBK voudrait-il franchir ce pallier si tabou pour les maliens? Les rapports de force actuels sont défavorables au Mali, IBK n’ayant aucun plan veut meubler le temps en retournant à la table des négociations.
La CMA y reviendrait en pole position et n’aura aucune gêne à réclamer haut et fort ce qu’on lui prête depuis toujours. Il reste à savoir jusqu’où pourrait aller le président IBK et la diplomatie malienne dans le morcellement du Mali au profit d’un groupe minoritaire aussi bien dans l’espace que dans le nombre.
Elijah De BLA