Dura lex ced lex dit le juriste. La loi est dure mais c’est la loi. Dans une République qui est déjà malade de tout ce qui lui tombe dessus, il faut éviter toute étincelle qui peut allumer un feu. On peut peut-être comprendre la violation des textes par méconnaissance, mais tolérer la violation consciente et organisée des textes de la République par ceux-là même qui sont chargés d’en assurer l’exécution est le signe annonciateur d’un orage qui peut emporter une popularité. Si le premier Magistrat laisse faire ou laisse croire que les auteurs sont des intouchables de la République, le citoyen lambda est en droit de se demander pourquoi et pour quelle cause ? Le Ministre Choguel qui est l’auteur des textes qu’il a lui-même fabriqué à sa taille ne peut pas agir ainsi sans un solide appui et l’on est en droit de se demander aussi qui le protège-t-il autant ? Et à qui profite ses forfaits ? Il est le symbole d’un réseau puissant qui a pris notre Administration en otage. Sa toile peut bloquer tout rapport d’Audit qu’il ne souhaite pas. Pourquoi le rapport du Vegal sur l’AMRTP n’a jamais été publié sur les casseroles d’une gestion, alors qu’on a osé publier le rapport d’Audit sur l’achat de l’avion présidentiel et de nos armements ? Finalement, l’Ordre ancien qu’il représente a t-il eu raison des Démocrates ? Le 26 MARS n’aura-t-il été qu’un feu de paille ? Le MPR n’est-il toujours pas égal à l’UDPM ? Pour tous ceux qui ont cru de bonne foi et se sont battus pour l’avènement d’un Mali nouveau porteur des chances égales pour tous, la persistance de certaines pratiques dans l’Administration publique ne peut que freiner la motivation et l’élan de patriotisme des cadres honnêtes qui n’ont jamais demandé autre chose que d’être dans un minimum de conditions pour mieux servir le Mali. Le Ministre Choguel ignore t-il que le fondement de la République reste toujours le respect des lois tant qu’elles n’ont pas été abrogées ?
Et jusqu’à quand IBK toléra-t-il de voir son œuvre sabotée par un Ministre qu’il a appelé aux hautes fonctions de l’État pour travailler et non prolonger sa campagne électorale sur nos médias ?
L’avis d’appel à candidature pour le poste de DG de l’AMRTP est illégal et doit être annulé et tout le processus repris en bonne et due forme par des mains plus propres. Trois violations graves et non des moindres fondent l’annulation de cette mascarade au vernis de recrutement ouvert à meilleure compétence :
• L’appel à candidature est lui-même illégal et doit être frappé de nullité sur le fondement du Décret Nº 2013-680 /P-RM du 28 aout 2013 déterminant la procédure de sélection et les profils des membres de la Direction générale de l’AMRTP. Le Décret ne prévoit même pas d’appel à candidature pour le poste de DG mais d’un collège de 5 membres de la direction dont les profils sont déterminés à l’article 2 dudit décret. C’est ce collège une fois nommé qui élit en son sien le directeur général dont le poste peut être occupé par chacun des cinq profils définis dans le titre II du décret à l’article 7. Parce que le montage des Autorités de régulation ici comme ailleurs est fait de sorte qu’un homme seul ne décide mais un collège.
• L’avis d’appel à candidature est nul et de nul effet, parce qu’il exclut les profils de juriste, d’économiste et de spécialiste de la Poste. Donc une exclusion de trois sur cinq sur la base de quel texte ? Les lois ne sont pas des camisoles dont on déchire les morceaux qui nous intéressent pour les appliquer à perte et profit.
• L’article 6 du décret fixe l’âge limite à 57 ans au-delà duquel on est plus autorisé à postuler. Hors il se trouve que la short-list ne comprend que des personnes d’un âge plus avancé. Et dans un contexte de concurrence ouverte du marché il faut éviter de faire du régulateur, l’AMRTP la seconde chambre de l’Opérateur historique. La SOTELMA de même que Orange-Mali, bien que ce soient des entreprises de droit malien n’en demeurent pas moins marocaine et française. Alors qu’on ne surfe sur aucun nationalisme aux mauvais alois pour favoriser la SOTELMA au détriment des autres opérateurs qui sont deux aujourd’hui, mais pourrait être, trois, quatre et même plus demain.
• Le mode de publication de l’appel à candidature est illégal et vicieux. L’article 4 du décret dispose en son paragraphe 2 que l’avis est publié dans au moins trois journaux. Dans le cas d’espèce l’avis n’a été publié que dans l’Essor et sur internet de telle manière qu’il passait inaperçu comme si on voulait en cacher la visibilité.
Le premier Magistrat en est ainsi informé. Demain on ne pourrait plus dire qu’on ne savait pas. Nous restons fidèle à notre ligne éditoriale qui est de parler aux maliens et de leur dire ce que nous croyons être juste et bien, dénoncer et critiquer ce que nous trouvons vil et mauvais pour la marche de notre pays, mais aussi proposer.
O’BAMBA