Bamako - La rébellion à dominante touareg a refusé de parapher, en l’état, l’accord d’Alger pour la paix dans le nord du Mali, malgré les pressions de la communauté internationale qui continuait dimanche exhorter les protagonistes à tous venir le signer le 15 mai à Bamako.
La médiation internationale conduite par l’Algérie a invité samedi toutes les parties à signer "l’accord pour la paix et la réconciliation" lors d’une cérémonie le 15 mai à Bamako, au terme de discussions entamées le 15 avril à Alger.
En dépit du refus de la rébellion à dominante touareg de parapher l’accord, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a insisté dimanche sur sa signature le 15 mai "avec le soutien de la communauté internationale et la participation de tous les acteurs maliens", y voyant "une nouvelle page de l’histoire de ce pays".
"Dans les accords internationaux, on prévoit le paraphe qui indique que la négociation est terminée, alors que la signature marque le début de la mise en oeuvre", a-t-il expliqué, selon un communiqué publié par l’Agence de presse algérienne (APS).
"Nous avons eu le courage à Alger de prendre nos responsabilités face à la médiation internationale élargie aux USA", a déclaré pour sa part sur son compte Twitter un porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion), en évoquant le refus de parapher l’accord.
Dans un message en arabe publié sur son compte Facebook, ce porte-parole fait état de "menaces" à l’encontre de la CMA, assurant que celles-ci ne feront que "renforcer l’adhésion du peuple de l’Azawad à sa cause", en référence à l’appellation du nord du Mali par les rebelles.
Un autre porte-parole de la CMA, Moussa Ag Assarid, joint par l’AFP dimanche, a affirmé que la rébellion avait "pris acte du communiqué de la médiation internationale" sur la signature le 15 mai à Bamako, précisant qu’elle ferait connaître sa position après le retour de la délégation à Alger.
Selon une source occidentale proche du dossier, les rebelles ont demandé, pour parapher le texte comme l’ont déjà fait le 1er mars le gouvernement et les groupes qui le soutiennent, une réouverture des discussions sur son contenu, exigence jugée inacceptable par Bamako et les représentants de la communauté internationale.
La CMA avait annoncé le 14 avril l’envoi d’une délégation à Alger "afin d’exposer, de vive voix, aux acteurs de la médiation internationale les raisons qui ne lui permettent pas de parapher le document", rappelant "les réserves pertinentes remises à la mission internationale, le 17 mars".
Parmi les revendications présentées lors de cette rencontre dans son bastion de Kidal (nord-est) figuraient la "reconnaissance officielle de l’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique", la création d’une assemblée interrégionale couvrant cette zone, et un quota de "80% de ressortissants de l’Azawad" dans les forces de sécurité.
sr-mrb-burs/sst/dom/sba