Le projet d’accord d’Alger, paraphé le 1er mars 2015, a été finalement rejeté par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). C’est un constat d’échec… de l’Algérie, en particulier, et de la médiation internationale. Et maintenant ?
Les pourparlers inter-maliens organisés en cinq rounds ont fini sur le carreau. L’Algérie s’est fracassé le nez. La France s’est brisé les côtes. Et le Mali, ou du moins le régime d’IBK, ridiculisé et humilié.
L’opinion nationale et internationale a suivi avec un intérêt particulier le déroulement des pourparlers inter-maliens à Alger, avec la certitude que les parties au conflit feront la paix. C’était sans compter avec la détermination des criminels du HCUA, du Mnla et du MAA. Après plusieurs péripéties et des tournures fantaisistes, la CMA a décidé de ne pas signer la paix, encore moins le développement et la sécurité. Elle a choisi de rallonger la souffrance des populations maliennes. Qui aspiraient à la paix et à la réconciliation nationale.
Prise dans son propre piège, car croyant offert à ses protégés le meilleur accord, l’Algérie s’est retrouvé seule face au niet des rebelles de Kidal. C’était prévisible.
D’abord à Alger, le 1er mars 2015, pendant que les représentants de la communauté internationale, le gouvernement du Mali, et la coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CMFPR), paraphaient le projet d’accord, la Coordination des mouvements de l’Azawad déclinait « gentiment ». Au prétexte qu’elle devrait consulter sa « base ». Le manège est connu. C’était sa façon de remettre les pendules à zéro et d’éviter de signer un accord qui n’arrangeait pas du tout ses leaders. Qui attendaient certainement qu’on leur offre sur un plateau d’or les clés de leur « fantomatique Azawad ».
Aussi, les 12 et 13 mars derniers, un semblant de rencontre a regroupé à Kidal quelques individus qualifiés de « peuple de l’Azawad » pour, dit-on, se prononcer sur le projet d’accord. Le verdict de cette rencontre, connu à l’avance, est sans appel. Les azawadiens rejettent purement et simplement l’Accord d’Alger du 1er mars 2015.
Enfin, dans un montage grotesque, la CMA a fait croire à l’Algérie qu’elle allait parapher le document le 15 avril dernier. Cette annonce faite à Bamako, dans un tohu-bohu général, par le chef du gouvernement, Modibo Keïta. Qui s’est autoproclamé « porte-parole » de la médiation internationale à Bamako. Ses propos ont été, le même jour, démentis par des responsables du Mnla et autres membres de la CMA. La suite est connue…
Et maintenant ?
Maintenant que les rebelles de Kidal ont refusé la main tendue du gouvernement du Mali, de la communauté internationale et de l’Algérie, qu’est-ce qui va se passer ? Probablement rien. Mais la logique voudrait que la France, l’Algérie et la Minusma se prononcent sur le refus de la CMA et ses conséquences pour les parties. Des sanctions doivent tomber.
L’ONU qui a obligé les parties à négocier, est appelée à prendre ses responsabilités face à l’intransigeance des rebelles. Le gouvernement du Mali reste dans son droit de ne plus ouvrir les négociations. Il doit être soutenu par la communauté internationale, à travers la Minusma, la France et le voisin algérien. Qui a, avant le paraphe du 1er mars, montré son opposition, même d’une virgule, à tout changement du projet d’accord. Aujourd’hui, l’Algérie est dans le dilemme. Elle va, soit soutenir « son accord », en accompagnant le gouvernement dans son application ; soit se dédire en laissant les rebelles de Kidal manifester leur « victoire » sur la médiation et sur le régime d’IBK.
Dans l’un comme dans l’autre, l’Algérie aura une grande responsabilité, dans la mesure où le peuple et le gouvernement lui ont fait confiance pour piloter ces pourparlers inter-maliens. Sachant bien qu’elle protège les bandits de Kidal et leurs complices terroristes.
Si l’accord paraphé reste en l’état, il y a de fortes chances que le Mali s’engage (à nouveau) dans un cycle infernal de violence. Pourrait-il compter, en ce moment sur l’Algérie. Qui s’est fait harakiri dans cette affaire. Notre pays ne pourra rester indéfiniment à la merci d’une horde de trafiquants et de bandits de tout acabit. Le gouvernement se doit d’écouter son peuple à l’intérieur et à l’extérieur. Ce peuple est fatigué de subir, malgré lui-même, la barbarie des rebelles.
Et la France ! Que va-t-elle faire maintenant ? On se souvient qu’au lendemain de la libération des régions du nord, c’est elle qui a empêché l’armée malienne de remonter à Kidal. C’est la France qui a suscité cette partition de notre pays. Elle doit en assumer les responsabilités.
Aussi, que vaut la parole du président Hollande, quand il demandait aux belligérants de trouver un accord avant le 5ème round des négociations d’Alger. Un accord a été trouvé, mais un des belligérants refuse d’apposer sa signature. Qu’attend Hollande pour obliger le Mnla et ses alliés à se soumettre à l’accord paraphé par la communauté internationale et le gouvernement du Mali. De toute évidence, la France doit aider le Mali à reprendre son territoire qu’elle lui à confisquer au profit d’une bande de criminels sans foi.
Enfin, le régime d’IBK qui s’est précipité à parapher cet accord, doit se rendre à l’évidence. Il n’est pas question de continuer à s’humilier face des individus qui n’ont qu’un seul objectif : la partition du pays. IBK doit arrêter ses incessantes promenades à l’extérieur (sans intérêts) et offrir les moyens à l’armée nationale pour libérer les régions du nord et particulièrement la région de Kidal. C’est sans aucun doute la seule alternative pour empêcher les rebelles d’atteindre leur but principal.
Idrissa Maïga