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Gouvernance et rigueur: Le point faible des ministres d’IBK
Publié le lundi 20 avril 2015  |  L’aube
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier d`échanges de la Société civile sur la Réforme du secteur de la sécurité
Bamako, le 31 mars 2015 à l`Ecole de Maintien de la Paix. Le ministre de l`intérieur et de la sécurité, le Gal Sada SAMAKE a présidé la cérémonie d`ouverture de l`Atelier d`échanges de la Société civile sur la Réforme du secteur de la sécurité.




Il aura fallu que les députés interpellent à nouveau (pour la troisième fois) le général Sada Samaké pour que les Maliens soient édifiés sur la pénurie de passeports et de cartes d’identité. Poussé à bout vendredi dernier par les parlementaires, le ministre de la Sécurité intérieure a dévoilé les dessous de la panne du pouvoir d’IBK décidément incapable de redresser des torts. Que s’était-il donc passé pour que la souffrance des citoyens perdure?

On peut estimer que les questions d’actualité de l’Assemblée nationale ont eu un effet immédiat. Les demandeurs de passeport qui déboursaient 100 000 voire 500 000 francs CFA pour un seul passeport ne font plus la queue devant les services de l’immigration. Dès que l’interpellation des députés lui est parvenue, le ministre a effectué une visite impromptue visant à mettre de l’ordre dans les services concernés. Et le passeport serait revenu depuis à son prix normal qui est 50 000 francs CFA.

Si les députés n’avaient pas encore interpellé le général Sada Samaké, les Maliens seraient toujours obligés de faire la queue tôt le matin devant les commissariats de police pour avoir leurs cartes d’identité. Le contribuable qui souffre déjà de la cherté de la vie allait continuer à payer 10 000 ou 7 500 francs CFA pour ce document qui doit coûter en réalité 1000 francs seulement.
Mais avant d’être interpellé la semaine dernière par les députés sur ces pratiques de corruption au sein de la police malienne, le général Samaké n’aurait rien fait concrètement pour changer la donne. Pourtant, il a publiquement fait savoir qu’il était au courant de toutes les formes de raquettes et les pratiques malsaines qui ont cours dans les commissariats de police. Pour se justifier, le général Samaké a évoqué des chiffres, estimant que 240 policiers ont été sanctionnés parmi lesquels 34 auraient été révoqués.

La moindre des choses que les Maliens puissent attendre du pouvoir d’IBK est de mettre un terme aux abus de pouvoir de certains agents de sécurité. Hélas, Sada Samaké, comme d’autres ministres du gouvernement actuel, n’aspire pas à bousculer les mauvaises habitudes dans les services relevant de sa compétence. «Ce sont des Maliens, ce sont nos enfants », avait-il laissé entendre.

Toutefois, ce n’est pas l’impossible qui est demandé aux ministres maliens, particulièrement celui de la Sécurité intérieure. Ce dernier a manqué à son devoir en ne vérifiant pas régulièrement si les instructions qu’il a données sont appliquées. Et c’est bien ce manque de rigueur qu’est le talon d’Achilles des ministres d’IBK. Les directeurs nationaux, les chefs de services et autres agents publics ne craignent rien ni personne; ils n’ont de compte à rendre qu’à eux-mêmes.
Le président lui-même ne dit rien, comme si son enthousiasme pour le changement s’était émoussé il y a bien long temps. IBK semble n’avoir jamais été l’homme pour qui les Maliens ont massivement voté: celui qui ne couvre pas ses ministres, qui relève les directeurs indélicats et se montre intransigeant pour la cause des plus faibles.

En attendant qu’IBK ne devienne ce président des sans-voix qu’il a promis d’être, ses ministres l’enfonceront davantage avec des informations erronées. Pour mémoire, dans la nuit du jeudi à vendredi, un reportage de la télévision nationale sur la délivrance des cartes d’identités et des passeports a fait un scandale à l’Assemblée nationale. Diffusé la veille de l’interpellation de Sada Samaké à l’Hémicycle, le reportage controversé donne la parole à plusieurs officiers et agents de la police qui déclarent sans ambages qu’il n’y a jamais eu de pénurie de cartes d’identité et de passeports au Mali. «Tout le monde sait que c’est faut ! », s’exclamait un député.

Irrités par ces propos, des parlementaires ont demandé au ministre de la Sécurité intérieure de dire à ses policiers de ne plus aller insulter les citoyens à la télévision nationale. Selon plusieurs députés, ledit reportage était un montage grotesque de la part du gouvernement pour désinformer l’opinion nationale à la veille de l’interpellation du gouvernement à l’Assemblée nationale.

Soumaïla T. Diarra
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