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Accord d’Alger: La mauvaise foi de Bilal Ag Chérif et ses complices
Publié le lundi 20 avril 2015  |  L’Inter de Bamako
Assassinat
© aOuaga.com par Séni Dabo
Assassinat de deux journalistes de RFI à kidal : les mouvements armés de l`Azawad se prononce
Lundi 4 novembre 2013. Le Mouvement national de libération de l`Azawad (MNLA), le Mouvement arabe de l`Azawad (MAA) et le Haut conseil de l`unité de l`Azawad (HCUA) ont animé une conférence de presse pour réagir à l`assassinat de deux journalistes de RFI et évoquer leur projet d`union.




Nous avons eu l'occasion de le dire dans nos publications antérieures qu'en toute vérité, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA : MNLA, MAA et HCUA), avec à sa tête Bilal Ag Chérif, ne veut pas de la paix: que sa signature ne sera jamais la fin des hostilités. Signer et ne pas signer, c'est la même chose. Ils vont continuer les hostilités. La paix n'a jamais été dans leur agenda.
C’était seulement, la semaine dernière où un des membres de la CMA, le MNLA en question a fêté le 3ème anniversaire de son « état fantôme« , l’Azawad, a marché sur le drapeau malien. Cela est un signe que parapher le document n’est dans leur agenda. Leur esprit est moins que celui d’une tourterelle ou d’un vieillard ou de quelqu’un atteint de la maladie d’Alzheimer. Ils font la volte-face d’un moment à l’autre. Ceux qui composent en majorité la CMA n’ont aucune volonté du développement des régions du nord. Cela n’a jamais été dans leur agenda. La preuve, lors de l’occupation de la région de Gao, le MNLA n’a pu sauver aucun édifice public.
Au contraire, ils ont pillé la ville de Gao à l’image de véritables voleurs: rien ne leur a échappé: les véhicules, les motos, tous les objets qui peuvent être cédés sur le marché. Ils ont pillé tous les magasins de céréales, de médicaments, et ont ensuite pris la route de leurs localités ou du Burkina Faso, particulièrement sa ville de Bobo Dioulasso. La paix n’arrange jamais les hommes de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui sont habitués à vivre à partir de pillages et les rapts. Des gens qui n’ont rien trouvé que de retirer à une femme (d’un village de Niafounké) qui venait d’accoucher, sa bouillie. Cela s’est passé pendant la rébellion des années 1990.
Comment prendre des gens au sérieux qui osent tuer quelqu’un pour du tabac? Comment prendre ces gens-là au sérieux qui ont détruit toutes les infrastructures construites sous les mandats des présidents Konaré et ATT? Ces infrastructures, sont sur le territoire qu’ils ont nommé « Azawad« .
L’histoire a donné raison à M. Samuel Laurent, quand son ami Toubou, M. Abdellah Allaki (commerçant Toubou) lui disait ceci: « Tu commets la même erreur que tous les Occidentaux: vous associez les Touaregs d’Iyad Ag Ghali à Al-Qaïda, et ceux du MNLA à je ne sais quel mouvement indépendantiste. En réalité, ils ne se préoccupent tous que d’une seule et même chose: le trafic! Ces mouvements utilisent des « béquilles » pour justifier leur existence et recruter des hommes: le MNLA brandit la carte du nationalisme, tandis qu’Ansar Dine parle d’islam et de salafisme. Mais, au final, les Touaregs ne font ça que pour l’argent! » (Samuel Laurent, dans SAHELISTAN: De la Libye au Mali, au cœur du nouveau jihad, Seuil, mai 2013; page 339).
La CMA n’est pas le seul à répandre le mensonge sur les antennes. Il y a aussi le mensonge de ses parrains dont l’actuel président de la France, M. François Hollande. Ce dernier a annoncé d’une manière officielle que la paix, c’est bientôt au Mali. Mais cette paix est encore plus à l’horizon avec le refus de la CMA de parapher le préaccord. Et pourtant, ces officiels français sont responsables de cette situation avec la création du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et du déclenchement de la guerre de Libye pour tuer le président Kadhafi.
Samuel Laurent écrit à la fin de son livre intitulé: « SAHELISTAN« : « L’incompétence et la myopie de nos présidents successifs génèrent une cascade de mauvaises décisions dont la France et l’Afrique commencent tout juste à payer le prix« .
La balle est dans le camp de cette fameuse opinion internationale dont la tête de proue est cet Etat français qui est le concepteur de toutes les résolutions de l’ONU sur la crise au nord Mali. C’est lui qui a allumé le feu dans la maison « Mali » et c’est lui qui prétend éteindre ce feu. Cet Etat français n’a jusqu’ici fait dicter que des leçons qui passent par sa tête.
Aujourd’hui, il est en face de ses responsabilités (au pied du mur) comme les maliens aussi sont devant les leurs. La position prise par la délégation malienne présente à Alger à ne pas ouvrir un autre round de discussions avec la CMA est la meilleure. En ouvrant des discussions avec les séparatistes de la CMA, cela équivaut à une haute trahison. Et si l’Assemblée nationale du Mali représente réellement le peuple du Mali, elle doit prendre ses responsabilités, au cas cela devient une réalité.
Le peuple malien doit aussi prendre ses responsabilités et dire non au diktat d’un groupuscule réuni au sein de la CMA. Les populations du nord ont besoin de sécurité, de développement. Il ne peut y avoir de développement sans l’école. Il y a bientôt quatre ans que beaucoup d’enfants des régions du nord ne partent pas à l’école à cause de l’insécurité.
Il faut que les populations prennent leur responsabilité. Il faut que les lignes bougent contre ces séparatistes minoritaires comme à Ménaka ces derniers jours. L’attitude des séparatistes vis-à-vis du peuple malien et de leurs parrains et l’attitude passive de ces parrains indiquent davantage le degré de complicité internationale contre le Mali. Un intellectuel soudanais l’avait dit publiquement que le Mali a été victime d’un complot international.
Il faut aussi se demander quel est dans l’avenir la place des sédentaires dans une « république de l’Azawad? ». Car M. Samuel Laurent écrit à la page 74 de son livre: « Le désert représente l’unique patrie des Touaregs. La Libye, l’Algérie, le Mali et les autres « nations » du Sahel ne signifient rien pour eux. Et ils ne s’en cachent pas…« . Nous parlons de la place des sédentaires, car nous avons vu avec la chute de Kadhafi et sa mort en Libye, la ville de Tawargha, une agglomération de quarante mille habitants à majorité noire, a été effacée de la carte. «La ville de Tawargha en a fait l’expérience. Soupçonnée de collusion avec les troupes de Kadhafi, sa population-majoritairement noire- subira les foudres des combattants de Misrata dès le printemps 2011. Les tueries, les pillages et les incendies systématiques transformèrent cette agglomération de quarante mille habitants en une véritable ville fantôme, dont les hommes de Misrata interdisent toujours la reconstruction.
Pendant la destruction de la ville, une journaliste canadienne rapporte le cas d’une vieille femme abattue par les miliciens et abandonnée sur le bas-côté de la route par son fils, contraint de fuir pour échapper aux coups de feu. A cette époque, le Conseil national de la Transition (CNT) n’émit aucune protestation. Avant le début des pogroms, le Premier ministre Mahmoud Djibril prononça même ces mots: « selon moi, personne d’autre que les gens de Misrata ne peuvent interférer dans les affaires de Tawargha. » « Etrange déclaration de la part d’un Premier ministre qui abandonne ainsi ses concitoyens à la vengeance d’une brigade« .
Et M. Samuel Laurent de poursuivre dans son livre: « Un correspondant du Wall Street Journal, présent pendant la mise à sac de Tawargha, rapportera que, pour expliquer leurs exactions, les hommes de Misrata déclaraient« . Comme ça, personne ne pourra revenir! «Toujours selon le même correspondant, les miliciens inscrivaient de façon répétée sur les maisons détruites les mots « esclaves« , ou encore « négros« : un bien triste succès pour les alliés occidentaux de la révolution, dont certains continuent d’acclamer l’action de ces brigades… ».
Nous le disons parce que nous avons la triste mémoire de la rébellion des années 1990 où pour se venger des gens de Bamba, le FIAA (Front islamique Arabe de l’Azawad) a tué des dizaines de personnes à Bamba (cercle de Bourem) et d’autres sont morts noyés dans le fleuve Niger. Les français étaient à Kidal quand le MNLA avait fait une épuration ethnique: tous les noirs qui ne sont pas avec eux ont été chassés et un commerçant sonrhaï a été fusillé à bout portant. Incha Allah, Mahamadou Djéri se fatigue. Il ramassera les peaux cassées de ses amis et partisans d’aujourd’hui. Le général Noriega du Panama est dans les mains de la CIA qu’il avait servi loyalement pourtant contre salaire.
Il faut se préparer à toutes les éventualités. Il faut aussi que les maliens comprennent une chose: dans la tête de Bilal Ag Chérif, il est déjà président de l’Azawad. Il traite avec égalité avec le président IBK.
Les Maliens doivent très vigilants quand à l’attitude de cette communauté internationale qui prétend venir nous aider. Cette communauté a toujours clamé aussi que « la solution viendra des maliens eux-mêmes« . Le Mali ne pourra jamais sortir du trou tant qu’il ne lutte pas contre l’impunité, la corruption. Il faut aussi lutter contre les inégalités. Il faut donner du travail aux Maliens sans tenir compte de leurs colorations politiques. Il faut donner du travail aux maliens parce qu’ils sont maliens tout court et qu’ils ont la capacité de faire le travail qu’on les confie. Il faut éduquer la jeunesse en enlevant de leur esprit, l’idée du gain facile. Il faut traiter les citoyens du pays avec égalité.
Qu’Allah amène la paix et la stabilité dans notre pays.
Yacouba Aliou, Bamako
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