Paris - François Hollande a reçu lundi après-midi à l'Elysée une dizaine de représentants des familles des victimes de l'accident d'un avion d'Air Algérie, survenu en juillet dernier au Mali, qui avait fait 116 morts, dont 54 français.
Environ 130 personnes, proches et membres des familles des victimes, devaient ensuite s'envoler pour Ouagadougou (Burkina-Faso) à bord d'un avion affrété par la France, avant de se rendre mardi sur les lieux de l'accident par "des moyens militaires français".
Ces proches des victimes françaises mais aussi de ressortissants d'autres pays qui avaient trouvé la mort dans l'accident seront accompagnés par le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies qui était également présent lors de la rencontre avec le chef de l'Etat.
Celle-ci a été consacrée à la préparation et au déroulement du voyage, qui donnera notamment lieu à une cérémonie oecuménique et au dévoilement d'une stèle.
"Ce déplacement va faire partie du processus de deuil indispensable pour avancer", a dit à l'AFP Vidéo Sandrine Tricot, veuve d'un des passagers et présidente de l'association des familles des victimes.
L'avion, un McDonnell Douglas 83, s'était écrasé près de la ville de Gossi, à environ 150 km de Gao dans une zone instable du Mali, où les rebelles touaregs contestent l'autorité du gouvernement de Bamako et où des jihadistes sont susceptibles d'agir.
Les familles des victimes devaient déjà s'y rendre en novembre et participer à des commémorations au Burkina Faso mais elles avaient dû reporter leur voyage en raison des bouleversements politiques dans ce pays après le renversement du président Blaise Compaoré.
Le vol AH 5017, qui devait relier Ouagadougou à Alger, s'est écrasé le 24 juillet dans le nord du Mali environ 32 minutes après son décollage avec à son bord 116 passagers et membres d'équipage, qui ont tous péri.
Vingt-trois Burkinabés sont morts dans l'accident, ainsi que 54 ressortissants français. Les autres victimes venaient du Liban, d'Algérie, d'Espagne, du Canada, d'Allemagne et du Luxembourg.
L'équipage n'avait vraisemblablement pas activé un système antigivre, ce qui a conduit au dysfonctionnement de certains capteurs, selon de premiers éléments de l'enquête du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) publiés début avril.
"Si j'ai un message aujourd'hui à faire passer", a également affirmé Mme Tricot "c'est que j'invite les responsables de cette compagnie (Air Algérie) à se réveiller. Il n'est pas trop tard pour faire preuve de solidarité, de compassion, d'empathie, donc voilà, normalement le président de cette compagnie sera présent lors de ce déplacement, j'espère qu'il va se réveiller et mesurer l'ampleur de cette catastrophe".
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