Un tailleur, un pauvre tailleur, dont nous taisons volontairement l’identité pour l’instant, a travaillé pour le compte d’une femme d’affaires de nationalité malienne. Après des jours et des jours de dures heures de labeurs passés à la confection des tonnes de tissus, ici à Bamako et revendus à l’étranger par sa patronne.
Cet infatigable tailleur souffre de courir depuis bientôt une année ou sinon plus, derrière un pécule avoisinant la dizaine de millions de nos francs, qu’il ne pourrait peut-être plus percevoir, si dans l’urgence de sa situation, rien n’est fait pour lui. D’où, l’interrogation de savoir si le ministre Sada est au courant de tout ce qui se passe dans ses services. Dix millions de nos francs, voilà le montant presque astronomique par ces temps qui courent, que la dame d’affaires devait à son client, lequel, fatigué de ne pouvoir se faire payer, crû bon de transporter son problème à la BIJ. Ce n’est pas une mauvaise chose, car là-bas, le travail a été tellement bien fait que, la mauvaise femme d’affaires, paya près de 4.850.000 sur les 10. 000.000 qu’elle doit à son tailleur. Seulement, les sous payés par la dame pour être remis au tailleur sont passés partout sauf dans les poches du tailleur traversant une très mauvaise passe. Fatigué d’attendre ce qui n’arrivait toujours pas, le tailleur est parti aux nouvelles, chez la bonne dame. Ne comprenant pas l’intrusion à son domicile d’un ami d’affaires qui venait de la conduire devant les autorités, la dame agressa son tailleur avant de lui faire comprendre, qu’elle a payé là où, elle est convoquée, à la BIJ donc. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, le pauvre tailleur s’est mis à la recherche de l’Inspecteur de police à qui il a confié son affaire sans jamais le retrouver, cela près d’une année au moins. Patient comme personne, notre bon et doux tailleur, à force de raser les murs de la BIJ est arrivé un jour à mettre la main sur son pote qui lui fit comprendre qu’il n’était pas à Bamako pour des raisons de services, une mutation pour tout dire, avant de lui dire, qu’il rouvrira bientôt le dossier.
De réouverture du dossier, le tailleur reçu la surprise de sa vie, en se faisant entendre qu’il avait perçu le montant versé par la dame et sa décharge à lui exhibée sous ses yeux, alors qu’il n’avait jamais rien touché encore moins livré une quelconque décharge signée de ses propres mains.
L’intervention d’un Calligraphe pour authentification
La décharge signée des mains du tailleur, décharge selon laquelle, il a perçu les 4.850.000 FCFA à la BIJ, s’est transportée chez un Calligraphe pour authentification. Au moment où nous mettions sous presse, la question que le pauvre tailleur se posait était de savoir, comment va t- il s’y prendre, fauché qu’il est, pour régler les honoraires du Calligraphe engagé par ses propres soins.
Question : Un tailleur peut-il avoir le culot de prendre possession de ses sous à la BIJ, décharger et revenir réclamer les mêmes sous jusqu’à solliciter les services d’un Calligraphe ? Le concours du ministre de la Sécurité, département de tutelle de la BIJ, n’est-il pas souhaitable, ne serait-ce que rétablir l’honneur du service en question ? Sinon, où sont passés les 4.850.000FCFA recouvrés par un Inspecteur de Police malien pour le compte du malheureux tailleur, lequel court toujours derrière les mêmes sous, en attendant que sa patronne ne remette la main dans son sac pour le reliquat, c'est-à-dire, les 5.150.000 FCFA.
A suivre
Sory de Motti