Le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, de retour de New York et d’Alger a animé une conférence de presse à son département hier lundi 20 avril 2015.
Il était accompagné du ministre de la Solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction du nord, Hamadoun Konaté. L’objectif de cette conférence de presse était de faire, non seulement le compte-rendu de leurs séjours à l’extérieur du pays, mais aussi et surtout d’informer l’opinion nationale et internationale de la signature de l’accord d’Alger à Bamako le 15 mai 2015. Selon le ministre Diop, cet accord sera signé le 15 mai prochain à Bamako en présence de la médiation et de la communauté internationale, avec ou sans la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). Avant de préciser que tous ceux seront qui contre l’application dudit accord s’exposeront à des sanctions.
« A ce stade, le ministre Konaté et moi-même revenons d’Alger où nous nous étions rendu sur instruction du président IBK, suite à une invitation du ministre des affaires étrangères algérienne pour pouvoir assister à la cérémonie de paraphe du document par la CMA. Nous n’étions pas partis négocier ni rouvrir les négociations.
La position du gouvernement est claire : l’étape des discussions est terminée. Mais nous avons constaté avec beaucoup de déception que nos frères n’ont pas jugés opportun, à ce stade, malgré la situation critique que le pays vit de se joindre à ce document que l’ensemble de la communauté internationale juge comme étant un compromis, certes, imparfait mais équilibré qui est la seule voie qui nous conduira vers une paix définitive », c’est en ces termes que le conférencier, le ministre Abdoulaye Diop a introduit sa déclaration.
Avant de signaler que la médiation a fixé la date du 15 mai 2015 pour la signature de l’accord à Bamako. Et de poursuivre que ceux qui approuvent l’accord parapheront et signeront en même temps. Mais le ministre Diop persiste et signe, cet accord sera signé le 15 mai prochain à Bamako en présence de la médiation et de la communauté internationale, avec ou sans la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). À l’en croire, la Cma n’empêchera pas la signature de cet accord.
Pour lui, tous ceux qui seront contre l’application dudit accord s’exposeront à des sanctions sans pour autant définir la nature de ces sanctions. D’ailleurs, il indique clairement que cela revient à la médiation et à la communauté internationale d’infliger telle ou telle sanction. « L’unité du pays est la chose la plus importante. Nous avons besoin de cette paix. Le gouvernement prend et prendra toutes les mesures pour assurer la sécurité des personnes et des biens », a dit Diop.
Est-ce qu’en signant cet document d’Alger sans la Cma, peut-on parler d’accord ? Est-ce qu’il n’y aura pas d’autres conflits sans la signature de l’accord par la Cma ? Qu’est-ce qui se fera pour l’application de l’accord ? En cas de refus de la Cma à signer cet accord, il y aura quel genre de sanctions ? Voilà autant de question posée aux deux conférenciers par les journalistes. En réponse donc, le ministre Konaté a indiqué qu’il n’y a pas lieu de diaboliser le fait que tout le monde n’a pas paraphé l’accord. Car selon lui, la majorité a paraphé le document.
Il a fait savoir que la médiation a décidé que le processus ne pouvait pas être pris en otage. « Ceux qui ne signeront pas cet accord seront considérés comme des ennemis de la paix et seront traités comme tels. Rien n’empêchera l’application de l’accord. Ce n’est pas à nous de se poser la question, c’est à la Cma de se demander qu’est-ce qui va se passer si nous nous n’adhérons pas à ce document. La signature de cet accord permettra de mettre fin à cette permissivité », a conclu le ministre Konaté.
Pour le ministre Diop, l’application de l’accord dépend de la bonne foi des parties. « Je ne crois pas que quelques individus aient raison contre toute la communauté internationale. Il n’y a pas les germes de déstabilisation dans cet accord. La porte n’est pas fermée, le train est déjà en marche, mais le dilatoire ne marchera pas dans cette procédure », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo