Au départ, Joseph Mara était un très proche de Tiékoro Bagayogo. Par ambition et par calcul, il s’était rapproché de Moussa Traoré, le chef de bande. Il a même prénommé son fils Moussa pour témoigner de toute sa dévotion à Moussa Traoré. Lui, le chrétien, qui donne le prénom Moussa à son fils. Quelle classe et sans gêne ? Par la suite, il participa activement à l’arrestation des Kissima, Tiécoro, Karim et autres, le 28 février 1978. Comme il était aussi reproché à cette bande de vaincus l’enrichissement illicite, Joseph Mara fut désigné président de la Commission d’enquête sur l’enrichissement illicite. Moussa Traoré l’attrapa plus tard, lui aussi, pour enrichissement illicite.
Aujourd’hui encore, les Maliens ne savent pas ce qu’est advenu du magot que Moussa Traoré reprochait à Joseph Mara. Il paraît que des barres d’or ont été perdues. Est-ce vrai, général Moussa Traoré ? L’adage dit : »Derrière chaque richesse, il se cache un crime ». Moussa Traoré, édifiez-nous, de grâce ?
Moussa Mara : «Plus pressé que la musique, on danse mal»
Moussa Mara, quant à lui, est très intelligent, trop riche surtout. Il faut à son âge être capable, juste expert-comptable, et détenir un demi-milliard de Fcfa. Félicitations Moussa Joseph Mara. Il a compris les attentes des Maliens. Il rêve d’un destin présidentiel. Fin calculateur, il est tombé très souvent dans sa jeune carrière politique dans des compromissions douteuses, des excès de précipitation. Après le coup d’Etat contre ATT, tous les jours, il montait à Kati. Les Sanogo ont vite compris qu’ils ne pouvaient rien faire pour lui confier les clés du Mali.
La réintégration des 263 radiés de la fonction publique.
263 jeunes, improprement recrutés, furent radiés de la fonction publique par Mamadou Namory Traoré, alors ministre de la Fonction publique sous la transition. Un arrêt de la Cour suprême, qualifié d’inique par l’ex-Premier ministre, Oumar Tatam Ly, décida de leur réintégration. Le fils d’Ibrahim Ly, Oumar Tatam Ly, dit Non. Et promet, s’il le faut, par une loi, l’échec de leur réintégration : la procédure de la validation législative des actes réglementaires. Mais avant, Ly quittait le gouvernement ; il fut remplacé par Mara. Comme le Rpm compte aussi récompenser sa jeunesse, les neveux, les frères des copines, la famille d’abord par des recrutements de la sorte, il ne fallait pas être trop rigide. Moussa Mara cède, ce qui n’étonne personne. Nous venons tous de quelque part. Nous sommes héritiers d’histoires.
Sa visite à Kidal.
Oumar T. Ly avait finalement annulé son voyage à Kidal pour ne pas donner prétexte aux bandits armés. Moussa Mara, pour des raisons d’agenda personnel, s’était rendu. On connaît la suite. Il a fait une déclaration de guerre sans en avoir la compétence, croyant avoir un gain politique personnel. Le Mali a été humilié, bafoué.
Coordination de la majorité présidentielle (Cmp).
L’imagination de Moussa Mara est trop fertile pour défendre ses propres causes, ses ambitions. Il a créé cette structure, croyant pouvoir la diriger. Les dinosaures Tréta, Diarrassouba, Haïdara ont compris et ont dit Non. Pour eux, pas question de se laisser diriger par celui dont le parti n’a juste qu’un député à l’Assemblée nationale. Il a échoué dans cette entreprise.
La mairie du District.
Tout le monde est sûr désormais que le maire du District sera élu au suffrage universel direct. Moussa Mara sait pertinemment que lui seul et son parti ne valent rien. C’est pourquoi, il fait tout pour courtiser le Rpm et IBK. Il chante son appartenance à la mouvance présidentielle. Ses récentes visites à certains opposants sont simples à comprendre. Le démon puissance 2 veut mettre la pression sur IBK et son Rpm pour lui laisser le poste éligible du désormais Gouverneur de Bamako. Moussa Mara n’a que faire du Rpm et d’IBK. Il veut une place forte, un piédestal pour Koulouba. L’adage dit : »Qui vole un œuf, volera un bœuf ». En cautionnant la réintégration des 263 radiés, Moussa Joseph Mara a prouvé que l’équité et la justice ne font pas partie de son patrimoine. Il est indigne de ce fait à gouverner Bamako, encore moins, à présider aux destinées du Mali.
Boubacar SOW
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