Le Collectif des Transporteurs du Mali est sur les dents. Depuis deux semaines, il est sur tous les fronts pour dénoncer ce qu’il appelle la tentative d’exclusion de ses membres par les autorités en charge du transport en vue du renouvellement des instances du Conseil Maliens des Transporteurs Routiers (CMTR).
Après l’interdiction, le Collectif des Transporteurs est plus que jamais décidé à se faire entendre. A travers une conférence de presse qu’il a organisée le samedi dernier à la Maison de la Presse, il s’estime victime d’une « cacophonie administrative » orchestrée par le ministre Mamadou Hachim Koumaré. La conférence de presse était animée par Moctar Théra, président du collectif et PDG de Binké Transport, Ibrahima DIARRA, PDG de GANA transport, Adama Coulibaly, Secrétaire Général du SYNTRUI, etc.
Selon les frondeurs, le mandat du bureau du CMTR a pris fin en décembre 2012. Depuis cette date aucun collège transitoire n’a été institué comme ce fut le cas ailleurs. Face aux plaintes des organisations professionnelles des transporteurs, le ministre a pris l’arrêté n°2014- 3480 METD-SG-04 du 04 décembre 2014 fixant la date des élections de l’assemblée consulaire du CMTR au samedi 04 avril 2015.
Le ministre Hachim Koumaré a violé la loi, selon le collectif, car il a confondu les textes régissant le Conseil Malien des Chargeurs et ceux du Conseil Malien des Transporteurs Routiers notamment le décret n°99-426/P-RM régissant le Conseil Malien des Chargeurs et le décret n°04-359/P-RM relatif au CMTR.
«Devant de nouvelles protestations, le ministre des Transports a pris quelques jours plus tard un deuxième arrêté comportant la même date, le même numéro, le même objet sous la même signature que le précédent. Dans sa tentative de correction, il laissa paraitre de nouvelles irrégularités. Sans abroger le premier, il oublie de pointer l’obligation d’être détenteur d’une carte professionnelle des transporteurs pour être électeur », dit le collectif dans sa déclaration liminaire.
Face à cette situation, le collectif a décidé d’attaquer les deux arrêtés devant la Section Administrative de la Cour Suprême. Entre temps, le ministre des Transports prend un nouvel arrêté sous le n°2015-0206/MEDT-SG du 2 mars 2015 qui stipule à son article 3 que les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections et s’étendront au moins pendant 30 jours. L’article 18 de ce nouvel arrêté abroge toutes les dispositions antérieures contraires notamment à celle de l’arrêté n°2014-3480/MEDT-SG du 04 décembre 2014.
Même avec ce nouvel arrêté, le problème n’était pas résolu, car, s’étant rendus au Gouvernorat du District de Bamako pour enregistrement, les membres du collectif se sont vus notifier que la clôture des inscriptions était prévue pour le 16 mars.
Saisissant la presse, le Collectif des Transporteurs du Mali indique que sur plus de 900 membres, seulement 134 ont pu s’inscrire. Le Collectif affirme sa volonté d’aller aux élections. Il demande, cependant, le respect strict des textes régissant le processus électoral du CMTR.
Mamadou TOGOLA