La CMA a décidé de tergiverser avant de parapher l’Accord de paix. L’acte est mûrement réfléchi, car, il consiste à faire pression sur le gouvernement malien, afin de le pousser à flancher, reculer et finalement accepter l’inacceptable : l’autonomie de l’AZAWAD. Lors de la question d’actualité, à l’Assemblée nationale, vendredi dernier, le ministre de la Reconstruction nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed avait reconnu cette pratique d’intimidation de la CMA et alliés en demandant aux populations de rester soudées au gouvernement pour faire échec à cette stratégie machiavélique.
Paraphe de l’accord de paix : les raisons du boycottSelon le rapport 2015 de Human Rights Watch sur le Mali : « tout au long de l’année 2014, des groupes armés affiliés à Al-Qaïda, ainsi que des mouvements d’ethnies touaregs et arabes, dont certains cherchaient à obtenir leur autonomie, ont considérablement accru le nombre d’attaques ciblant les soldats maliens et, malgré leur neutralité, les forces de maintien de la paix, ainsi que, dans une moindre mesure, les travailleurs humanitaires et d’autres civils. L’obtention d’un accord négocié, l’obligation de veiller à ce que justice soit rendue pour les exactions commises et la lutte contre les problèmes de développement sont autant de questions qui ont peu progressé. » Cette déclaration met en évidence les difficultés d’obtention d’un accord de paix dans un contexte où la Coordination des mouvements de l’AZAWAD (CMA) et leurs alliés mettent la pression sur le Mali, par des actes de sabotage. Dans son récent rapport, le secrétaire général du conseil de sécurité des Nations unies avait signalé : « Alors que des avancées politiques étaient réalisées à Alger, il est regrettable de constater que les parties ont continué de violer le cessez -le -feu sur le terrain, notamment dans la vallée du Tilemsi (fin décembre 2014) et à Ber (janvier 2015). Je demande aux parties de s’abstenir de toute nouvelle action militaire susceptible de compromettre la réussite du processus de paix qui se trouve dans une phase délicate et de s’acquitter de leurs engagements en respectant le cessez-le –feu. » Propos considérés comme lettres mortes par la CMA et alliés.
En effet, vendredi dernier, un convoi de la MINUSMA, composé de trois camions portant un chargement de nourriture destiné aux troupes de la mission onusienne a fait l’objet d’attaques de la part de deux hommes à motos, à environ 20 kms à l’ouest de Gao. Les assaillants ont froidement abattu deux chauffeurs et blessé un homme par balle avant de mettre le feu au convoi. Mercredi 15 avril 2015, vers 11h30, un véhicule piégé a explosé à l’entrée du camp de la MINUSMA à Ansongo, dans la région de Gao, alors qu’il tentait d’y pénétrer, faisant trois morts, à savoir le terroriste lui-même, un enfant et un personnel civil de la MINUSMA. On avait dénombré vingt et un blessés parmi les civils et les casques bleus du contingent nigérien.
De même, dans un communiqué, le gouvernement informait l’opinion nationale et internationale que le lundi 06 avril 2015, quatre individus armés à bord de deux motos avaient fait irruption à la foire hebdomadaire de Diafarabé, cercle de Teninkou, pour intimider les forains avant de se rendre au poste de garde forestier et assassiner le chef de poste. Le dimanche 12 avril 2015, un véhicule des Forces Armées maliennes (FAMA) avait sauté sur un engin explosif entre Diabaly et Nampala, en 4ème région, tuant deux militaires maliens et en blessant deux autres.
B.D