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L'Essor N° 17320 du 26/11/2012

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Visite du ministre des Mines dans la Région de Sikasso : les mines rapportent mais ne sont pas inépuisables
Publié le lundi 26 novembre 2012  |  L'Essor


Fermeture
© aBamako.com par as
Fermeture temporaire des carrieres artisanales à Bamako par le ministre des Mines Dr Amadou Baba Sy.
Lundi 10 aout 2012. Bamako. Site de Talko.


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Le déclin des réserves dans certains sites rappelle la nécessité de faire davantage d’efforts pour la recherche et la diversification minière

Le ministre des Mines, Amadou Baba Sy, était la semaine dernière, dans la Région de Sikasso où il était allé prendre le pouls des sociétés minières. Le ministre était accompagné d’une importante délégation composée, entre autres responsables, du directeur national de la Géologie et des Mines, Lassana Guindo, d’un représentant de la Chambre des mines du Mali (CMM), Ibrahim Kama Sidibé, des autorités administratives et locales des cercles de Yanfolila, Sikasso, Kadiolo et Bougouni.

Cette visite s’inscrivait dans le cadre d’une série de sorties de terrain qui conduira le ministre dans toutes les mines du pays. L’objectif des missions, a-t-il expliqué, est d’apporter le soutien du gouvernement aux sociétés minières et de les encourager à persévérer dans leurs efforts en faveur du développement local dans les zones où elles sont implantées.
Au cours de la présente mission, Amadou Baba Sy a rencontré les responsables des différentes sociétés minières : la Société des mines d’or de Kalana (SOMIKA), Wassoul’or, la société d’exploration Goldfield, la Société des mines d’or de Syama (SOMISY) et la société des mines d’or de Morila.

Première étape de la visite : la Société des mines d’or de Kalana (SOMIKA) qui exploite la plus vieille mine industrielle de notre pays. La SOMIKA est née sur les cendres de la Société de gestion des mines d’or de Kalana (SOGEMORK) qui a exploité la mine de 1985 à 1991. A cette date, la société cessa toute activité suite à des difficultés multiples. La production ne reprendra qu’en 2004 à la faveur de la signature en février 2003 d’une convention d’établissement entre le gouvernement du Mali et Avnel Gold, une entreprise minière canadienne.
Avec 80% des actions, Avnel Gold est l’actionnaire principal, tandis que l’Etat malien détient les 20% restant. L’exploitation de Kalana est souterraine et l’or est recouvré par la méthode gravimétrique. Aujourd’hui, Avnel Gold travaille à la modernisation des infrastructures, mais aussi à la mise en place un programme de transformation des ressources minières en réserves. L’entreprise poursuit également la recherche dans l’espoir de découvrir d’autres gisements dans la zone de son permis d’exploitation.
Dans cette dynamique, la Somika a pu maintenir le niveau de production d’avant fermeture, dépassant souvent même la moyenne de 360 kg à 700 kg entre 2006 et 2008. Aujourd’hui, l’entreprise fait face à un certain nombre de défis : ralentissement dans la mise en œuvre du programme de développement des ressources minérales, inadaptation des ouvrages miniers, vétusté des équipements, etc.
Les réserves mesurées et indiquées, selon les estimations de l’entreprise, sont de l’ordre de 3 millions de tonnes avec une teneur moyenne de 10,2 grammes par tonne et une réserve d’or métal d’environ 30,5 tonnes d’or. La production totale d’or brut de Kalana au 31 octobre 2012 depuis la reprise par Avnel Gold, est estimée à 8 tonnes d’or, a souligné le PDG de la Somika, Roy Meade.
Malgré ses moyens limités en comparaison avec d’autres mines, la Somika s’investit dans le développement local. La société a offert à l’école de la commune de Kalana, trois nouvelles classes, un bâtiment pour le directeur et des latrines. Ces réalisations ont coûté 14 millions de Fcfa.
Le ministre a procédé à l’inauguration de ces salles de classe. Le maire de la commune de Guaniaka dont relève Kalana, Drissa Sidibé, a promis de s’investir pour le bon entretien des constructions.

Après Kalana, la délégation ministérielle s’est rendue à Bougoudalé, une bourgade dans la zone qui abrite les installations de la société d’exploration Gold Field. Le directeur général de cette société, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Cheickna Seïdi Hamadi Diawara, et ses collaborateurs se sont réjouis de la venue du ministre qui témoigne de l’intérêt des autorités pour le secteur minier.

Gold Field aussi est en entente parfaite avec les communautés riveraines. « Certes le début n’a pas été facile. Mais nous avons, par la suite, pu faire comprendre aux populations que le recrutement se fait en fonction des spécialités. Mais en ce qui concerne la main d’œuvre non qualifiée, elle est entièrement locale », a expliqué Cheickna Seïdi Hamadi Diawara.
La dernière étape de la mission a été la mine d’or de Morila. Projection Power Point, visite de l’usine, rencontre avec les responsables et les communautés locales ont meublé cette étape. La mine de Morila produit de l’or depuis 2000. De cette date à nos jours, la société a extrait plus de 225,2 tonnes d’or, dont 6,38 tonnes pour les dix premiers mois de l’année en cours. Mais les réserves sont en déclin. La carrière est même à l’arrêt depuis avril 2009 suite à l’épuisement des réserves. Résultat : plus de 670 travailleurs ont dû quitter la mine qui vit actuellement sur les minerais mis en dépôt. Plus pour longtemps, car ce potentiel ne tiendra pas au-delà de juillet 2013.

Les responsables tentent de rallonger la vie de la mine de 22 mois encore avec l’élargissement de la carrière n°4 sud qui prévoit des réserves minérales de 1,2 million de tonnes avec une teneur de 3 grammes par tonne et une récupération d’or de 3,3 tonnes.
Mais la mise en œuvre ce projet ne serait pas automatique. L’Etat malien va devoir mettre à la poche en renonçant à 4 milliards de Fcfa représentant les 6% de la vente des produits. Cet apport de l’Etat servirait à alléger la mine des charges qui découleront de la mise en œuvre du nouveau projet, a argumenté Adama Koné, le directeur de Morila-Sa.
Le ministre Sy s’est dit satisfait de cette visite sur des sites miniers. Amadou Baba Sy a rappelé que le secteur minier constitue l’un des piliers de l’économie nationale. Partout où il s’est rendu, il a mis l’accent sur la nécessité de promouvoir la diversification minière et de mettre l’accent sur le développement local.

Il a également souhaité qu’une partie de l’or produit soit mise à la disposition de la consommation locale. Il a aussi informé les sociétés minières de la création d’une société de patrimoine minier qui contribuera à promouvoir davantage le secteur à travers la mobilisation de ressources financières.

L. DIARRA

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