Depuis la publication du document d’Accord dit de paix, certaines voix symboliques et non moins averties n’ont nullement caché leur désapprobation totale du projet. Car en définitive, elles n’y voient qu’un véritable processus de démantèlement de l’édifice national que veulent faire passer de « force », le régime en place et la communauté internationale pour des intérêts non encore avoués.
Pourparlers d'AlgerUn texte qui, malgré ses nombreux vices d’inconstitutionnalité, est vivement présenté comme étant le « meilleur compromis » pour assurer une « paix durable » au Mali. Alors qu’en vérité, ce préaccord, au regard de ces multiples tares n’a pour essence que de conduire l’Etat du Mali vers sa désagrégation.
Comme le précise l’adage populaire : « A force de vouloir défendre l’indéfendable, on finit sans doute par se rendre ridicule ». Voici ce qui illustre éloquemment l’attitude de ceux-là, qui s’évertuent par monts et par vaux à faire voir dans ce document une « aubaine » dont ils ne cessent de faire le panégyrique sans toute fois pouvoir sincèrement convaincre personne car se gardant subtilement de l’expliquer en profondeur à une population malienne dont l’écrasante majorité reste encore non-alphabétisée. Quant à la communauté internationale qui se dit «arbitre » ou « médiateur », elle ne désigne en réalité qu’une association mafieuse de Structures ou d’Organisations à la solde des puissances étrangères.
Des instances n’étant quasiment toutes que des « bêtes enragées » au service de la bourgeoisie monopoliste et impérialiste de l’Occident, toujours prêtes à s’attaquer à quiconque refuserait d’obtempérer aux décisions dictées par son agenda.
Si un groupuscule, dirigé par des apatrides patentés, des ignorants calfeutrés et qui de surcroit, n’agissant sous aucun mandat, arrive aujourd’hui à prendre en « otage » l’avenir de tout un peuple, c’est cette même communauté internationale qui en est exclusivement fautive avec la France comme l’un des principaux « chefs d’orchestres ». L’on se rappelle qu’à l’issue de l’Accord de Ouaga dont les dispositions prévoyaient le cantonnement des groupes armés, l’on fut complètement surpris de n’entendre aucune voix condamnatrice de la communauté internationale après avoir constaté qu’au contraire c’étaient les forces armées maliennes qui étaient cantonnées au profit de ces bandits armés et narcotrafiquants incessamment libres de tous mouvements.
Toutes choses qui en déduisent sans équivoque que la communauté internationale n’a cure des souffrances et aspirations profondes des maliens vu imposture et son hypocrisie notoires. Concernant le projet d’Accord à proprement parlé où l’essentiel des dispositions constitue presque un « suicide » pour le Mali, nous ne comprenons absolument pas comment le gouvernement y a bien pu apposer son paraphe en excluant littéralement la population lorsque celle-ci occupe pourtant une place centrale dans l’ensemble des mécanismes conduisant à la paix.
Un document qui ne s’attaque point aux vraies origines du problème malien et qui ignore de ce fait, les entraves réelles au développement et au processus de démocratisation du pays. En n’ayant pas tenu compte des rapports de causalité, les négociateurs de cet Accord ne se sont donné la peine de procéder à aucune rétrospective de la crise afin d’en dégager de nettes perspectives de résolution. C’est dire en substance que le document a été « scientifiquement » planifié dans l’objectif ultime de démembrer l’Etat en esquivant avec d’énormes d’astuces, tous moyens permettant de l’entrevoir.
Les tentatives de transformation de l’armée en une juxtaposition de groupes ethniques ; la sacralisation d’une entité fictive dénommée « Azawad » dont la véracité historique demeure encore virtuelle ; le renforcement de l’autorité traditionnelle des chefferies nordistes au détriment de l’instance démocratique et populaire ; l’accord aux territoires du nord, une gestion autonome de leurs richesses naturelles et ressources fiscales en dehors du Pouvoir central ; la réinsertion des rebelles dans toutes les sphères de la vie publique en leur garantissant une opulence à vie et ne faisant clairement mention d’aucune poursuite judiciaire pour que ne restent pas impunies, toutes les abominations commises par le MNLA et alliés, constituent entre autres des concessions tellement lourdes de conséquences qu’elles prédisposent systématiquement le Mali à d’irrémédiables amputations au plan institutionnel d’où sa désintégration programmée.
Le jeu de ping-pong organisé par les protagonistes rebelles quant au paraphe du fameux document, reste sûrement pour eux, un moyen visant à surestimer leur « influence » aux yeux de l’opinion et dénuder les carences de la diplomatie internationale tout en cherchant à arracher du gouvernement malien, des compromis surréalistes. Un exécutif dont ils comptent « suffisamment » tirer profit de l’extrême faiblesse.
Cet Accord en l’état, est profondément pernicieux pour l’avenir de ce pays. Il ne saurait apporter de réponse franche à aucune des préoccupations pressantes de l’immense majorité des maliens. Il ne constitue en rien, un dispositif apte à consolider les institutions de la république ni favoriser la réconciliation. En outre, en faisant délibérément abstraction de la Constitution malienne, ce projet d’Accord viole toute forme de légitimité populaire pour ensuite finir par ne servir que les seuls intérêts du régime établi et ses suppôts. En conséquence, l’histoire ne tardera pas à rattraper les acteurs d’un tel « complot » ayant fini par se préciser contre la nation. Un texte aux prescriptions foncièrement criminelles et sépulcrales, propres à anéantir l’Etat au Mali.
AD