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Les communales reportées Si l’arbitre fait une bonne partie, on l’oublie…
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  Le Matin
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de remise de motos au gouvernement du Mali
Bamako, le 15 avril 2015 au ministère de l`Administration Territoriale et de la Décentralisation. Le ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA a réceptionné un lot de 565 motos offerts par le PNUD dans le cadre des opérations d`achèvement et de pérennisation du RAVEC.




Quand l’arbitre est bon on l’oublie, on ne retient rien des péripéties de la partie et on ne garde que le score dans les têtes et dans les archives.

C’est un peu ce qui se passe avec les communales au Mali ou le départ du général ATT du pouvoir devait déboucher sur une phase d’élections de rupture. 2012 devait ouvrir le bal pour la présidentielle qui devait être suivie par les législatives et un peu plus tard conduire à des communales. Finalement, dû à des évènements que nous connaissons, la présidentielle n’a pu se tenir qu’en 2013. L’on a pu aussi organiser les législatives et tous aspiraient à boucler la boucle avec les communales. Accouchement impossible et douloureux – très compliqué même. Les communales furent repoussées une première fois. Puis une deuxième fois – pour 6 mois de rab ou bonus à chaque fois. L’on a ainsi atteint les limites extrêmes fixées par la loi. Il fallait alors recourir au « Ijtihad » comme le prescrit la religion dominante chez nous : en cas de non disponibilité de texte, de silence des textes et de l’absence de toute jurisprudence, le législateur ouvre la porte au « Ijtihad » aux « Ulema » : la débrouillardise.

Est-ce pour cela que le président IBK a débarqué, à la surprise générale, le grand Ousmane Sy à la tête du Ministère en charge de la Décentralisation pour le faire remplacer par un inconnu au grand public ? Il fallait peut être, à l’approche de la fin de la seconde prolongation de mandat, un homme de la situation ? Quelqu’un qui pouvait sortir le bateau des communales du dangereux détroit de la loi pour la faire traverser la tempête inévitable de la politique politicienne ? Un marin d’eau douce qui sache traverser le Cap de Bonne Esperance ? Peut-être ! Ce qui est sûr, est que des gros nuages s’amoncelaient au-dessus du voisin de la Gare ferroviaire. Dont on n’a pas tardé à connaître le nouvel locataire : Abdoulaye Idrissa Maïga. Celui-là même qui officiait au département ex Environnements, Eau et Assainissement.

Un cadeau empoisonné ?

Ousmane Sy exit donc et monté sur scène Abdoulaye Idrissa Maïga. Pas le moindre round d’observation car la marmite ‘’juridiste’’, politique et sociale est déjà en ébullition et les vents tournoient déjà soulevant toutes sortes de volatiles à polémique. Un ministre par définition est un exécutif dont le job est de prendre les décisions au niveau de son ministère.

A ce titre Abdoulaye Idrissa Maiga pouvait se mettre dans ses habits de ministre de gouvernement soutenu par une majorité absolue. A vrai dire de gros nuages porteurs de menaces planaient dans le ciel au-dessus du Mali et personne ne pouvait dire dans quelle sauce tumultueuse de dangers nous allions être cuits. Le suspens était à son comble au fur et à mesure que la fin des mandats issus de prolongation des édiles approchait à grand pas. Le bateau filait à grande vitesse vers les rochers comme dans un cauchemar.

Et puis plus rien. Nous avons franchi le cap. Sans anicroche et presque sans nous en rendre compte. Et aussitôt passé, nous avons déjà digéré et oublié l’épreuve qui pourtant quelques mois seulement avant, menaçait notre embarcation. Qu’est-ce-qui s’est passé réellement et comment est-ce qu’un cauchemar qui se promettait meurtrier s’est mu en rêve ordinaire ? On ne sait pas trop mais un homme tenait la barre.

Il a accueilli tous ceux qui voulaient lui parler. L’opposition, si nos informations sont exactes, n’a pas tardé à comprendre qu’elle avait, dans ce ministre, un interlocuteur. Que l’interlocuteur en face était un arbitre chercheur du parcours idéal possible pour toutes les parties – un arbitre en somme. Donc de vrais dialogues se seraient alors engagés ou la recherche de la vraie sortie de crise qui contente toutes les parties. Toujours est-il que les résultats, auxquels personne ne fait attention vraiment, sont là. La zone de turbulence est bien derrière nous, mais qui s’en aperçoit ? Oui, si l’arbitre fait une bonne partie, on l’oublie pour de bon !

Amadou Tall
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