Il n’est un secret pour personne que l’Université de Bamako est aujourd’hui entrain de perdre le moignon de prestige qui lui reste. En effet, force est de reconnaitre que cette école qui doit refléter l’exemple, la bonne conduite est devenue de nos jours la pègre de la ville. Un lieu de perdition, de vagabondage où la médiocrité et des pratiques outrageantes se cultivent telles que la prostitution qui n’est plus anonyme pour personne.
En effet la prostitution en milieu universitaire est aujourd’hui entrain de prendre une ampleur inquiétante. Ce métier qui ne doit en aucun cas rimer avec un lieu comme l’école est malheureusement la pratique à laquelle s’adonnent une frange considérable de jeunes étudiantes plus précisément celles des campus.
Elles sont nombreuses celles qui sont perverties par les réalités des campus et qui sans complexe n’hésitent pas à vendre leurs corps. Nos campus deviennent de plus en plus des maisons closes dans lesquelles des réseaux mafieux sont installés.
Le campus qui normalement doit abriter des étudiants qui n’ayant pas de parents proches en ville et qui veulent finir leurs études est alors le refuge de beaucoup d’étudiants venant des différentes régions du Mali et d’autres des pays de la sous région. Cependant voilà à quoi font face ces étudiants une fois dans ces campus : livrés à eux-mêmes, sans protection ni surveillance, ils doivent subvenir à leurs besoins quotidiens….c’est dans ces conditions que beaucoup ne parvenant pas à gérer cette vie d’adulte sans moyen financier deviennent accros à la débauche de la vie nocturne en cherchant le client véreux.
En effet si certaines le font pour des raisons de nécessité, d’autres pour satisfaire des désirs extravagants hypothèquent leur vie contre des billets afin de sembler plus chics qu’elles ne le sont. La concurrence d’avoir plus d’habits, de beaux sacs, des objets de marque et autres orientent alors certaines étudiantes qui sont loin de se soucier de la gravité de cette pratique sur leurs études et sur leur avenir.
<< C’est vrai que les campus sont aujourd’hui tout sauf des endroits fréquentables car cette vie de vagabondage est celle à laquelle s’adonnent beaucoup d’étudiantes qui sont logées dans les campus. Il faut reconnaitre qu’il est juste impossible que les étudiants puissent vivre dans des telles conditions sans argent alors le transport, la restauration ….sont des besoins à qui on doit faire face. Sans oublier que le retard des trousseaux et bourses sont aussi des difficultés aux quelles nous sommes confrontés. C’est dans cette optique que beaucoup sans le vouloir parfois sont contraint de se livrer à ce genre de pratique qui reste la meilleure manière d’encaisser de l’argent rapidement>> nous témoigne A.D étudiante et logée au campus.
Par ailleurs cette pratique s’élargit parfois car elle peut être contagieuse. La fréquentation de certaines de ces filles qui sont dans le lot, leurs conseils…amènent d’autres à suivre leurs pas et à embrasser cette vie avilissante. C’est le cas de M .T étudiante à la FAST qui nous confie comment elle a adhéré et commencé à vendre son corps pour des rémunérations :<< j’ai quittée mon village il y’a deux ans, c’est après avoir eu mon BAC que je suis venue ici à Bamako pour pouvoir continuer mes études supérieures. J’avais aucun parent proche voilà comment je suis venue au campus. Je partage la chambre avec quatre filles, qui dès le début avaient des comportements critiquables car elles amenaient des hommes dans notre chambre et s’adonnaient à de véritable orgie sans complexe. Au début on se disputait chaque fois car j’étais contre leur comportement mais j’ai commencée à voir qu’elles étaient beaucoup plus épanouies que moi. Elles avaient sans difficulté tous ce dont elles avaient besoin en tout cas côté financier alors que même pour la nourriture je « galérais ». Je ne pouvais pas acheter tous ce dont j’avais besoin pour mes études alors que les parents au village n’ont pas non plus les moyens nécessaires pour subvenir à tous mes besoins même pour les plus urgents. N’ayant aucune solution alors j’ai commencée à m’approcher d’elles et petit à petit j’ai aussi pris l’habitude de me prostituer et depuis lors ma situation a commencé à s’améliorer. >>
Parmi la liste étendue des problèmes de l’éducation malienne s’ajoute ce genre de comportement qui est aujourd’hui entrain de prendre une large dimension. Il faut aussi savoir que ce n’est pas seulement dans les campus que se passe ce phénomène de prostitution.
Même à l’école certaines étudiantes se livrent à ce genre de pratique pour pouvoir avoir des notes et être admises avec des professeurs aussi dévergondés que pervers qui n’hésitent pas prendre du plaisir avec leurs étudiantes en échange de leurs notes. Certaines sont même harcelées et n’ont souvent pas le choix car le style rouge est l’arme avec laquelle leur avenir est menacée.
Cette pratique est malheureusement ce que nous constatons dans nos lieux de savoir et elle n’est pas un secret car elle s’amplifie de nos jours en jours et touchent un nombre remarquable d’étudiantes qui restent les premières victimes car confrontées à ce genre de pratique, elles sont vulnérables à tout genre de dangers parmi lesquels on peut citer les infections sexuellement transmissibles, le VIH-SIDA, les grossesses non désirées qui peuvent amener d’autres à faire recours à l’avortement clandestin qui a bien sûr des conséquences et pis est que cette pratique peut jouer fortement sur leurs études, leur avenir d’où l’ interruption des études…. Quand aux hommes ils sont aussi concernés bien qu’ils restent minoritaires.
Il est impératif que des mesures drastiques soient prises au plus tôt car ce phénomène de prostitution ternit l’image de notre école qui n’est plus aussi présentable. Il faut que les trousseaux et les bourses des étudiants qui sont leurs droits ne fassent l’objet d’aucune tracasserie quant à leur octroi car le retard peut avoir des inconvénients et pousser certains étudiants à s’adonner à la prostitution, au vol et même obliger parfois certains à abandonner leurs études. Il faut que l’espace universitaire ne soit plus cet endroit où de telles pratiques sont adoptées au vu et su des autorités et parents.
L’heure n’est donc plus à la négligence des problèmes universitaires mais à la recherche de solutions idoines pour que cette école soit le lieu de formation des futures élites de la nation et non le berceau de la débauche et de la médiocrité.
Sorofing TRAORE