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Mali: Maison centrale d’arrêt de Bamako : 95 détenus partagent 30 matelas dans une chambre
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  L’Indicateur Renouveau
Evasion
© aBamako.com par mouhamar
Evasion de à la Maison Centrale d`Arrêt de Bamako
Bamako, le 16 juin 2014. Un certains nombres de détenus s` est évadé à la suite d` un échange de tire.




Les missions d’Avocats sans frontière/France et d’Avocats sans frontière/Mali ont, au cours d’une journée de consultation gratuite aux détenus dans les maisons centrales d’arrêt de Bamako, dénoncé le manque de respect des règles minimales pour les personnes privées de liberté. « Des cas d’irrégularités, des chambres aux effectifs élevés, des détenus sans dossier…. Plusieurs violences se manifestent dans les maisons centrales d’arrêt », selon la coordonnatrice d’AVS/France, Anne Lutun, qui en a fait la révélation mercredi lors d’une session de formation à l’intention de la chaîne pénale.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Dignité, respect des droits des personnes privées de liberté, Avocats sans frontière/Mali et Avocats sans frontière/France organisent depuis hier une session de formation pour les acteurs juridiques sur les règles minimales pour les personnes privées de liberté.
Financé par l’Union européenne, ce projet de partenariat des deux structures de défense sur les droits humains au Mali concerne Bamako, Kati et Kayes pour avoir une identité de vue sur la situation des détenus dans ces localités et apporter le soutien des acteurs de droit.
Selon Mohamed Thiam, membre d’Avocats sans frontière Mali, le principal plat de résistance de cette session, qui est « Les règles minimales pour les personnes privées de liberté », va renforcer la capacité des acteurs du système judiciaire malien à travers des journées de consultations gratuites en faveur des détenus vulnérables, le suivi des cas et les tables rondes.
Et de dire que lors des visites et consultations des deux structures dans les centres de détentions, un manque crucial du respect des droits a été constaté. Il s’agit le droit à l’information, l’interdiction de la torture et des traitements inhumains et dégradants, à un procès équitable dans un délai raisonnable, à l’assistance parentale et juridique, à l’alimentation saine, à un matelas et à des activités culturelles.
« C’est une question de droit. Et en matière de droits, les règles sont universelles. Au Mali, plusieurs violences se manifestent dans les maisons centrales d’arrêt. Le détenu est une personne humaine qui a des exigences vis-à-vis de la loi », a-t-il affirmé.
La violation de la loi !
Pour la coordonnatrice d’AVS/France, le manque de respect des règles minimales pour les personnes privées de liberté est un triste constat dans les maisons centrales de Bamako. « Lors des journées de consultations à l’intention des détenus, les avocats ont observé des centaines de personnes en situation de vulnérabilité. Le délai de la mise en garde n’est pas souvent respecté, tout comme l’audition. Le nombre de détenus de la MCA Bamako dépasse la capacité d’accueil. 95 personnes partagent une seule chambre pour 30 matelas », a-t-elle indiqué.
Elle a ajouté que les personnes en détention font le repas une fois par jour à Bollé/femmes. « Les détenus se servent trois fois à Bollé/mineur et deux fois à la maison centrale d’arrêt », a-t-elle souligné. C’est pourquoi, dira-t-elle, cette formation, qui s’adresse à tous les acteurs de la chaine pénale intervenant dans l’incarcération, va permettre d’échanger sur les contraintes dans la pratique des procédures judiciaires, notamment les textes nationaux et ceux ratifiés par le Mali.
Anne Lutun a invité la chaîne pénale à formuler des recommandations pertinentes pour améliorer les conditions de vie des détenus.
Bréhima Sogoba
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